Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
YURTAO, la voie de la yourte.
5 février 2007

jupe cosmique

 

 

Pour la partie textile, j’ai cousu un grand manteau,

une cape à trois dimensions,

une troisième peau évasée comme une corolle,

une sorte de jupe royale en train de faire la révérence au soleil.

J'ai habillé ma yourte comme on habille une jolie femme,

suivant ses rondeurs gracieuses.

blogdecu

 

 

La couronne m'a servi, comme une ceinture autour de la taille,

à accrocher les trapèzes des jupes.

J'ai habillé les mats,

qui soutiennent la yourte comme des jambes,

en torsadant sur le bois des pelotes de laine multicolores,

et j'ai peins les triangles sur lesquels repose la couronne

avec la symétrie qu'un bassin de femme

propose à sa fécondité pour nidifier.

J'ai fais rayonné sur les perches du toit, comme sur des hanches

répartissant également le poids du corps,

les couches de textile protecteur,

assez haut pour livrer l'espace douillet intérieur à l'habitacle.

Mon goût de la beauté dans les détails,

qui m'a fait fabriqué auparavant des jupes mettables autant à l'endroit qu'à l'envers,

s'est adonné, avec ma grande robe cosmique,

à ses plus belles envergures:

une large jupe interne, pour le bonheur des yeux,

une solide toile externe imperméable,

et entre les deux, une couche d'isolation

plus ou moins épaisse suivant mes trouvailles.

s__d_montage

 

 

J’y mélangeais toutes les couleurs de l’arc en ciel,

les imprimés les plus chamarrés, des échantillons de popeline,

de velours, de lin, de soie et de satin

glanés dans les boutiques de décoration,

des cotons indiens luminescents,

des broderies rescapées des commodes démodées.

Pour l’épaisseur d’isolation, je rassemblais

des bouts de laine, de ouate et de duvet ,

des couvertures, des couettes,

des vieux manteaux en feutre jetés par les grand-mères,

des pulls déformés, des tricots inachevés,

et ces magnifiques dessus de lit anciens, matellassés,

remplis de laine à peine cardée, dont plus personne ne veut à cause de leurs poids.

HPIM4732

 

 

Je fis le tour des caves, des greniers, des débarras,

des stocks de l’armée, des braderies,

des dépots en tous genres, des œuvres humanitaires,

des tapissiers, des penderies populaires et des couturières.

J'établissais avec les commerçants ou les bénévoles

des liens affables qui personnalisèrent mes premières habitudes.

Je découvris de veilles usines se débarrassant

de stocks invendus ou de faillites,

y achetant à bas prix de grosses bobines de fils solides.

Pour la couverture externe, je repérais

les moments de grand nettoyage de saison chez les fabricants de stores,

trop heureux de me monayer des chutes de toile encombrant leurs étagères.

Bien sur, les morceaux n'avaient jamais la même taille,

et j'ai joué avec eux comme avec un quilt.

J’ai piqué des kilomètres d’ourlets doubles,

ralentissant prudemment sur les intersections épaisses mortelles aux aiguilles,

et créé ainsi pour ma maison un habit de fête permanente :

un kaléidoscope bigarré pour l’éveil intérieur,

une superposition de ouatinages aérés

pour l’amortissement des éléments externes

et un grand parapluie multicolore pour l’étanchéité et les écoulements.

Le tout ficelé, comme un gros colis largué d’un cargo cosmique,

par des tresses et des liens que je fabriquais

en découpant de longues lianes de tissus déchus.

Suspendues par ordre de taille sur des fils traversant l'atelier,

elles servaient aussi pour la fabrication des tapis de lirette,

et le treillage de mes tabourets.

r__y_tis_arrang_e

 

 

 

 

 

Publicité
Publicité
Commentaires
A
tout est dit dans le titre ;-)
Répondre
J
malgré le fait que tu n'ai pas compté tes heures, j'aimerai tout de meme connaitre le nombres de mois, année?? que cela a bien pu necessiter..... et, dis moi, ta belle yourte n'est plus vraiment destinée à être mobile, n'est ce pas? suis impressionée .... bravo.
Répondre
M
Je ne comprends pas, moi lorsque j'ai protégé la forêt du mocona je n'avais pas acces à Internet? puisque je vivais à 70 km de San Pedro.<br /> <br /> Comment faite-vous???
Répondre
T
Vraiment tes yourtes sont vraiment de pures merveilles, des jolis cocons douillets dans lesquels on aimerait bien vivre à l'année. Et les textes sont des poésies à l'état pur! Je reviendrai sur ton blog à chaque fois que j'aurai un moment de libre car tes écrits sont un havre de paix!
Répondre
A
oui eh bien ta yourte elle est drôlement mieux habillée que bien des jolies femmes !!;-))
Répondre
YURTAO, la voie de la yourte.
YURTAO, la voie de la yourte.

Fabriquer et habiter sa yourte, s'engager et inventer un nouvel art de vivre. Vivre le beau et le simple dans la nature.
Voir le profil de barbesse sur le portail Canalblog

Publicité
Newsletter
Publicité