José Bové à Saint-Jean du Gard
Il vient à notre rencontre
dans nos campagnes et dans nos banlieues,
Il ne débarque pas en hélicoptère privé
mais en train, et en covoiturage, comme nous,
Il est simple comme un coquelicot en plein champ,
Beau et naturel comme un maquisard de légende,
Il prend la parole pour nous la redonner,
Il justifie ses convictions d' un bon sens paysan
plein de sagesse,
José.
Il ne nous raconte pas des histoires,
Il écoute les notres qui ont besoin d'être entendues,
Il est simple comme un coquelicot en plein champ,
Beau et naturel comme un maquisard de légende,
Il a accepté de donner de son nom et de sa personne,
De porter nos espoirs, nos contestations,
nos révoltes et nos alternatives,
José.
Il vient là, dans nos vallées éloignées,
là ou aucun candidat ne viendra,
Ou la terre est si dure à habiter, à cultiver, à préserver,
Il est simple comme un coquelicot en plein champ,
Beau et naturel comme un maquisard de légende,
Celui qui vient réveiller ce à quoi on osait plus croire,
Qui rassemble ceux qui continuent à réver d' un monde humain,
José.
Je l'ai vu tout à l'heure, sa pipe à la main,
ses moustaches en bataille,
Je l'ai vu se marrer avec un viel homme
qui craignait de voter pour lui,
Cet homme simple comme un coquelicot en plein champ,
Beau et naturel comme un maquisaard de légende,
Cet homme qui pourrait être mon voisin, ou toi, ou lui,
Cet homme universel qui souffre du mal
qu'on se fait à ne pas se respecter.
José.
Je l'aurais bien embrassé,
pris dans mes bras comme un frère,
Parce qu'il a mis de la joie et de l'ordre dans ma vie,
un but à d'autres possibles.
J'aurais bien ramassé tous les coquelicots des champs
Pendant qu'il coupait ce maïs empoisonné
pour protéger nos enfants,
Je les aurais envoyés à tous les camarades
qui se retrouvent en lui
Et on aurait tressé la pourpre et fragile couronne
qui revient à ceux qu'il represente,
José.