territoires à habiter autrement
Désormais, la tolèrance pour d'autres façons d'exister,
d'autres façons d'habiter, ne suffit plus.
Il faut les accepter.
Ne pas empécher, exclure, réprimer,
mais additionner les différences,
chaque mode d'habitat relevant plus de la culture que de l'économique.
L'humain doit s'accomplir dans la diversité,
somme des singularités, et non par l' aplatissement,
l'arasement au conformisme d'un seul pouvoir dirigeant.
Le parcage, le contrôle obsédant,
le vampirisme profiteur et croissantiste, l'uniformisation,
mène à une rigidification mortifère de la société, de la civilisation.
La préservation de la pluralité des modes d'existence
relèvera à l'avenir du même combat
que celui de la protection de la diversité des peuples premiers,
des espèces animales et végétales.
Il est donc vital que des zones de liberté soient ouvertes
dans les réglementations des territoires,
dans lesquelles puissent s'élaborer,
à une certaine distance du pouvoir et de la pression médiatique,
des expérimentations issues du peuple,
ces créateurs singuliers et modestes qu'abrite
toute population rendue libre,
qui ne soient pas plombées par des fonctionnaires et des actionnaires.
Des expérimentations qui soient comme des soupirs dans une partition,
capables d'impulser un nouveau souffle.
Capables d'offrir aux hommes des espaces de concrétisation
aux rêves de sagesse de la psyché humaine,
espaces protégés ne se bâtissant pas
sur l'expropriation privatisée des biens communs,
mais sur une gestion prévoyante
de l'équilibre nécessaire à la vie future,
gestion qui ferait confiance
à l'instinct de survie non galvaudé des plus exposés.