Convocation de José Bové devant le juge d'application des peines
« Plusieurs centaines de personnes en Françe seront jugées,
dans les années qui viennent,pour avoir par leur action alerté,
et enfin convaincus, les autorités Françaises
de la dangerosité des plantes et semences génétiquement modifiées.
Plusieurs centaines de personnes en Françe,
parmi les milliers qui ont participé aux fauchages,
ont été condamnées pour avoir participé à ces actions.
Pour résumer, tous les essais qui ont été détruits depuis 10 ans
n'ont jamais conduits à la moindre autorisation de mise en culture:
soit parce que la contamination a été démontrée
comme pour le colza,
soit parce que les autorisations données ont été annulées
par les instances judiciaires, soit parce que,
avant le dernier examen final,
leur dangerosité potentielle s'est manifestée,
conduisant les autorités européennes à les suspendre ou les refuser.
Pour avoir eu raison trop tôt,
face aux lobbies aux ressources finançières sans fond,
des centaines de personnes ont été ou seront condamnées
pénalement, au nom du peuple Français.
Seule deux juridictions, le tribunal correctionnel d'Orléans
et celui de Versailles ont eu le courage d'en relaxer certaines,
en reconnaissant qu'elles étaient en état de necessité
face à un danger actuel et imminent,
ajoutant que leur acte devait s'analyser comme
socialement utile,
et que la société n'avait aucun intérét à punir,
vu que la sanction ne remplit aucune de ses fonctions traditionnelles
de rétribution, intimidation ou réadaptation. »
Marie- Christine Etelin, avocate de José Bové, 11 Novembre 2007.
Alors que Nathalie Kosciusko-Morizet a indiqué
qu’un projet de loi sur les OGM serait soumis au Conseil d’État
avant la fin de l’année, et au parlement en Janvier ou Février,
ce 12 Novembre à 14 Heures, José Bové était convoqué
devant le juge d'application des peines à Millau,
pour l'exécution éventuelle de sa peine de quatre mois de prison
pour avoir fauché un champ de maïs OGM,
et ainsi tenté d'empécher
un processus de contamination génétique irréversible,
un empoisonnement irrémédiable
des ressources alimentaires du pays.
Nous sommes allés le soutenir à Millau, pacifiquement,
mais toujours armées de la même volonté
de liberer le pays et la planête de cette menace sans précédent
que représentent les OGM et les biocarburants.
Nous l'avons attendu une heure
devant la porte du tribunal de Millau,
en chantant,
rigolant, exhortant, informant,
et chahutant un peu les braves policiers en faction.
José est ressorti libre du tribunal, sans menottes,
le sourire aux lèvres, accompagné de ses avocats.
Il est reconvoqué le 10 Décembre pour un débat contradictoire
avec le juge, les avocats et le procureur.
François Roux explique ces échéances, mais,
soulagés, nous avons tous compris
que la justice ne sait plus ou elle habite dans cette histoire,
et qu'il semble que les autorités cherchent à temporiser.
Ce jour même, nous, militants du
Collectif Cevenol Gauche Alternative,
de Gardarem la Terra , de la Ligue des droits de l'homme,
et de Réseau Education Sans Frontières,
avont recueilli le soutien de José Bové
à l'appel national de RESF ppour la régularisation de Mohamed Ikni.
Ce sans papier algérien de 36 ans, enseignant de profession,débouté du droit d’asile par l’OFPRA,vit et travaille en France depuis 8 ans. L’hiver dernier, son enfant Français décède dans des circonstances dramatiques qui font aujourd’hui l’objet d’une procédure pénale où Mohamed est partie civile.Depuis, sa compagne et lui ont sombré dans une profonde dépression :au traumatisme de la mort du bébé vient s’ajouter la perspective de la séparation et du retour en Algérie. En effet, n’étant plus père d’un enfant français, Mohamed peut être expulsé à tout moment. Ce père éprouvé a déjà fait l'objet de deux tentatives d'expulsion, d'une extirpation forçée de l'hopital pour revenir au centre de rétention, malgré l'avis des médeçins. Fin Septembre, il est hospitalisé d'office à Uzés. Depuis les citoyens demandent en vain aux préfets du Gard et de la Drôme à être reçus.
Parce que Mohamed a besoins de soins dans la durée,
Parce que sa compagne et lui-même ont besoin de présence et de soutien mutuel,
Parce que les amis de Mohamed, nombreux dans la Drôme et dans le Gard, attendent sa sortie et sont prêts à l'accompagner encore pour l'aider à remonter la pente,
Parce que ses employeurs lui renouvellent leur confiance et qu'il est assuré de trouver un emploi,
Parce qu'on ne peut pas rayer d'un trait de plume 8 années de cette " vie privée et familiale " dont la Convention européenne des droits de l'homme garantit le respect,
le comité de soutien à Mohamed IKNI demande le réexamen de sa situation et la reconnaissance d'un droit au séjour qui seul lui permettra de se reconstruire et de se projeter dans l'avenir.