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YURTAO, la voie de la yourte.
28 avril 2008

Tchernobyl, la catastrophe continue.

anniversaire_Tchernobyl

Assassiner par un nuage.

le_ciel_nous_tombe_sur_la_t_te


Normalement, regarder les nuages passer dans le ciel est une activité de repos, de vacances, de détente.

Mais depuis vingt deux ans que le nuage atomique de Tchernobyl, cencé s'arréter gentiment à nos frontières, a détruit la vie de milliers de personnes, regarder passer un nuage ne sera plus jamais un acte de confiance.

centrale_nucleaire_fr

Un peu partout en France et au-delà, des manifestants portant le même masque sont restés immobiles devant des sites nucléaires civils et militaires, des sièges d’entreprises pro-nucléaires, des ministères, des préfectures, des mairies, etc.

http://www.chernobyl-day.org/


A Saint Ambroix, quelques citoyens se sont retrouvés

pour un sitting en blanc sur les escaliers de la mairie,

pour_ne_pas_oublier

afin de ne pas laisser l'oubli et le déni

recouvrir la réalité catastrophique

du plus grand accident industriel de toute l'histoire.

PeaceLandesEricBaissonInspection01petit


http://www.sortirdunucleaire.org/


 

 

 

Contribution éclairée de Didier, notre "pointu en nucléaire", comme dirait Jean:

Il y a tout juste 22 ans, le 26 avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale nucléaire de Tchernobyl explosait. C’était la première et la plus grande catastrophe du nucléaire civil. La puissance de l’explosion a soulevé le couvercle en béton (mille tonnes) du réacteur. Il est depuis coincé de chant, menaçant à tout moment de s’effondrer sur le cœur et de propulser dans l’atmosphère d’énormes quantités de particules radioactives et cela, jusqu’à la fin de la construction gigantesque du deuxième sarcophage. L’intensité de l’incendie après l’explosion a formé une colonne d’air chaud, qui a entraîné en haute atmosphère, d’immenses nuées de produits radioactifs, qui ont contaminé tout l’hémisphère nord.

Des centaines de milliers de soldats (les liquidateurs) sont intervenus, sans protection particulière, pour débarrasser les toits des bâtiments alentours, des morceaux de graphite radioactif, pour étouffer l’incendie avec du sable et du bore, pour couler du béton sous le bâtiment réacteur pour éviter le syndrome chinois (appelé comme ça parce que le cœur en fusion traverserait les dalles en béton, rien ne peut l’arrêter, il rentrerait dans le sol et ressortirait de l’autre côté de la terre, en Chine). Si cela était arrivé à Tchernobyl, le cœur serait rentré en contact avec la nappe phréatique et il y aurait eu une explosion si puissante que la quantité de produits radioactifs dispersés aurait rendu l’Europe inhabitable. Sans le savoir, ces « liquidateurs » ont sacrifié leur vie, pour sauver la nôtre. L’énorme radioactivité qui régnait sur les lieux, limitait leur intervention à une minute par personne. En quelques secondes, ils recevaient la dose admissible pour toute une vie. Ces sacrifiés, après avoir accompli leur mission, sont rentrés chez eux, aux quatre coins de l’ex URSS, sans suivi médical, sans enquête épidémiologique. La plupart d’entre eux sont décédés, ou survivent avec des maladies terribles et personne ne cherche à le savoir. Officiellement, il n’y a eu «  que trente deux décès ». Circulez, il n’y a rien à voir !

Il faut lutter contre l’oubli, le dire, le faire savoir, le transmettre et rendre hommage à ces hommes.

En France aussi, il y a la culture du secret, surtout en ce qui concerne le nucléaire.

Après le premier choc pétrolier en 1973, les autorités d’alors font le choix du nucléaire pour produire l’électricité, sous couvert de l’indépendance énergétique. En réalité, en faisant fonctionner des centrales nucléaires, on fabrique le plutonium nécessaire pour la bombe atomique. Nucléaire civil et militaire sont étroitement liés, on peut invoquer le secret défense. Le nucléaire est imposé par la force et, pendant les grandes manifestations d’opposants, la police et la gendarmerie réagissent avec une extrême violence. De nombreux manifestants sont blessés, mutilés, certains très grièvement, main ou pied arrachés, un en a perdu la vie. Le 31 juillet 1977, à Malville, Vital MICHALON est tué par la police, par un tir tendu d’une grenade offensive.

Alors, quand le nuage radioactif de Tchernobyl passe par deux fois sur la France, fin avril et début mai 1986, c’est le grand mensonge d’Etat.

Le nuage s’est arrêté aux frontières, aucune précaution particulière n’est prise pour préserver la santé publique. Pire, les politiques, scientifiques et journalistes référents, s’unissent pour rassurer le quidam. C’est la chape de plomb, pas de radioactivité en France et puis un tel accident est impossible dans nos belles centrales avec leurs doubles enceintes de confinement. Faux encore, aucune enceinte même double ne pourrait résister, à la puissance d’une explosion comme celle de Tchernobyl. Pendant ce temps là, l’air, le sol, l’eau, les légumes, le fourrage, sont contaminés. Toute la chaîne alimentaire, les animaux, les humains sont touchés. Alors que dans les pays limitrophes, on interdit la consommation de certains produits, on donne des recommandations pour se préserver, en France rien de tout cela. Dans notre pays, le nucléaire est un sujet très sensible, qu’il ne faut absolument pas remettre en question. Reste le mensonge et le choix de la contamination généralisée de la population. La radioactivité ne se voit pas, ne se sent pas et a des effets à long terme. Il n’y a pas de seuil minimum d’exposition sauf celui fixé par le nucléocrate qui concerne plus la technologie que la santé publique. Chaque dose produit son effet qui est le plus souvent cumulatif.

Pourtant, il était possible de protéger le public, notamment le plus sensible, les bébés, les enfants en bas âge, les jeunes , les femmes enceintes et ceux déjà atteint par une affection.

Pour bien comprendre, il faut faire un peu connaissance avec la physique nucléaire.

Les éléments radioactifs sont reconnaissables entre autre, par leur place dans la chaîne de désintégration (de l’uranium au plomb), par leurs émetteurs (alpha, béta, gamma), par leur période biologique (le temps pour être éliminé d’un organisme vivant) et celle qui nous intéresse, la période physique ou demie vie (le temps qu’il faut pour qu’un élément perde la moitié de sa radioactivité). Il faut dix périodes pour que sa radioactivité tende vers zéro, à la 1er il en perd la moitié, à la seconde la moitié de la moitié, à la 3ième la moitié de la moitié de la moitié et ainsi de suite jusqu’à la 10ième. Les éléments radioactifs ont des organes cibles, l’iode 131 radioactif, relâché dans le nuage de Tchernobyl, se fixe sur la thyroïde et a une période physique de 8 jours.

Deux possibilités, distribuer des pastilles d’iode naturel pour saturer la glande thyroïde et ne plus laisser de place pour l’iode 131 radioactif, ou, aussi efficace, confiner les aliments contaminés dans des endroits adéquats (congélateur), pendant 80 jours et, au bout de ce laps de temps, on peut les consommer sans danger. Parce qu’ils ne savaient pas, des enfants en Corse ont consommé des fromages de brebis contaminés et ont reçu à la thyroïde, avec un seul fromage, la dose annuelle admissible.

Mais il y avait bien d’autres éléments radioactifs dans ce fameux nuage, comme le césium 134 et 137 avec respectivement une période physique de 2,1 ans et de 30 ans et qui se sont concentrés dans les champignons et dans le thym. Le césium 134 est là pour 21 ans, le 137 est là pour 300 ans. Ces deux césiums se sont trouvés toujours dans la même proportion mais au bout de 21 ans, il n’y a plus de césium 134, reste que le 137. En faisant des analyses sur des champignons du centre de la France en 1986, la CRIIRAD a mis en évidence la seule présence du césium 137. Cela ne pouvait pas être la signature de Tchernobyl mais celle des essais en atmosphère de la bombe atomique, dans les années 1950-60.

Pour finir en beauté, le plutonium 239 produit dans les centrales nucléaires civiles pour faire la bombe atomique, a une période physique de 24 000 ans, il est donc là pour 240 000 ans. Les centrales d’EDF en produisent 11 tonnes par an, 5 kg suffisent pour faire une bombe et un milligramme peut suffire pour induire un cancer.

 

 

 

 

 

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Fabriquer et habiter sa yourte, s'engager et inventer un nouvel art de vivre. Vivre le beau et le simple dans la nature.
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