UN TOIT, PAS DE LOI!
Un petit rappel de l'odieux et mensonger discours de Sarko pour se faire élire, discours honteux quand on sait que ce gouvernement est à l'origine de la pire proposition de loi imaginée contre les pauvres et les expulsés:
« Je veux, si je suis président de la République, que d'ici à deux ans, plus personne ne soit obligé de dormir sur le trottoir et d'y mourir de froid. Parce que le droit à l'hébergement , je vais vous le dire, c'est une obligation humaine! Mes chers amis comprenez le bien : si on n'est plus choqués quand quelqu'un n'a pas de toit lorsqu'il fait froid et qu'il est obligé de dormir dehors, c'est tout l'équilibre de la société ou vous voulez que vos enfants vivent en paix, qui s'en trouvera remis en cause .... »
Des associations et des collectifs de toute la France se sont réunis le premier WE d'Octobre au camping de la Frenaie, camping de yourtes dans le marais Poitevin, pour tenter d'élaborer une synergie confluente entre nos réseaux d'habitats alternatifs.
Etaient présentes les Associations Cheyen, Halem, Dal national, Vie et habitat choisi, Copohalli, Demeures Nomades, les collectifs Plume, Bussière Boffy, Autrement la terre, etc....
Nous avons convenu de nous mobiliser pour contrer l'adoption de l'article 32 ter A de Loppsi 2, loi scélérate proposée par un gouvernement qui veut créer de toute pièce une nouvelle catégorie de citoyens à réprimer, criminaliser et exclure de la société française.
Nous avons décidé de signer un communiqué commun avec une quarantaine d'autres organisations, et de rédiger une lettre aux députés. Les parisiens ont décidé l'installation d'un campement d'habitats hors normes devant l'Assemblée nationale pendant la discussion de loi au parlement.
Puis nous avons choisi d'être unis par un symbole facile à transporter et à déployer partout, qui réunissent nos alertes et revendications:
un parapluie rouge.
En effet, le parapluie symbolise la dernière extrémité après la tente,
au bout d'expulsions en série sans relogement.
Sur ce parapluie, on pourra accrocher ou peindre nos slogans.
Le Dal et autres organisations urbaines se sont finalement mobilisés à Paris le 8 et 9 Novembre, prés de l'assemblée nationale, alors que les députés étaient en train de discuter du budget logement.
Nous sommes évidement solidaires des actions engagées par ces organisations, mais les habitants en yourte étant unanimement des ruraux décentralisés peu monétarisés,
nous n'avons ni les moyens ni la volonté de mobilisation centralisée.
Pourtant nos propositions concrètes de solutions à la crise du logement
doivent être entendues, dans un débat que nous ne souhaitons pas cantonné au misérabilisme sur l'exclusion, l'assistanat et la peur sécuritaire, ni récupéré par l'humanitaro-colonialisme des organisations dominantes.
Selon nos pratiques décroissantes, nous préférons donc des mobilisations plus locales, plus autonomes, moins couteuses et plus en accord avec nos possibilités, nos compétences et nos convictions, qui correspondent mieux à notre réalité effective, à des dates choisies par les collectifs locaux selon leurs évènements et disponibilités.
C'est pourquoi nous appelons tous ceux qui veulent manifester
leur solidarité avec notre combat
contre une loi gravissime
à exhiber un parapluie rouge.
Ainsi, partout dans les provinces, là où nous vivons et habitons,
on peut montrer pacifiquement notre résistance à l'arbitraire
en arborant notre symbole,
agrémenté de quelques slogans et tracts d'information.
A vos idées, car pour nous, habitants des yourtes,
avec 32 ter a de Loppsi 2, pas de retraite possible !
A cet effet, CHEYEN a rédigé le tract suivant:
à télécharger là: tract_un_toit_pas_de_loi_simple
« Par l'article 32ter A ajouté au chapitre 7 de la Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure (LOPPSI 2) consacré à l'extension des pouvoirs répressifs du préfet, le gouvernement veut mettre en œuvre l'extermination sociale des plus pauvres, en particulier de toutes les personnes victimes d'exclusion par le logement ou le mode de vie, en les expulsant manu militari et détruisant leurs biens, sous 48h, sans droit de la défense et sans jugement, mais aussi sans aucune obligation de relogement ou d'hébergement.
Ce projet de loi étend les discriminations ethniques illégales ordonnées par les circulaires Hortefeux de cet été contre les camps de Roms et les gens du voyage, à tous ceux qui se logent par leurs propres moyens et selon leurs convictions.
Il sera désormais hors la loi de se loger en France dans une cabane ou tout local auto-construit non inclus dans le code normatif de l'urbanisme, ou de se loger sous une tente, qu'il s'agisse d'un abri de fortune ou d'une yourte écologique.
Le Sénat a déjà voté cet article criminalisant tout abri hors normes, qui créé une procédure d'exception, expéditive et arbitraire, pour réprimer les personnes dites « du voyage » par la destruction de leurs habitations mobiles ( la loi excluait jusqu'ici la saisie des véhicules d’habitation), ainsi que tous ceux qui ont su trouver une solution, précaire ou assumée, à la fracture sociale et aux expulsions de logement et de terrain, et enfin, tous ceux qui remettent en question les notions de dignité, de salubrité et de décence, en innovant dans des habitats autonomes, modestes et légers, à l'empreinte écologique soutenable.
Il ne manque plus que le vote des députés prochainement à l'assemblée pour créer une violation de domicile légale et piétiner le droit de propriété des pauvres, puisqu'avec cette loi, les habitats et les biens des personnes seront rasés.
Le gouvernement profite de la xénophobie à l'égard des nomades et des Roms pour amplifier sa chasse aux différences, en englobant toute expression de la contre-culture.
C'est ainsi que l'avant garde populaire du changement de société appelé par tous les experts du réchauffement climatique et de la préservation des ressources et de la biodiversité, engagée dans des modes de vies sobres et éthiques, est clairement visée et stigmatisée par cette proposition de loi, qui viole le droit de tout citoyen à une procédure équitable et contradictoire, où chacun peut expliquer sa situation et ses choix devant un juge.
Alors qu'est tiré un bilan catastrophique de la loi sur le logement opposable (DALO),
alors que le gouvernement non seulement se désengage financièrement mais augmente les taxes sur les HLM pour faire payer encore les plus pauvres,
qu'il détourne le 1% logement vers les plus aisés,
qu'il se moque de la loi SRU obligeant les villes au minimum d'un cinquième de logements sociaux,
mais laisse au contraire les HLM être vendus, pour en finir avec un système locatif qui induit partage et coopération sociale, contrairement à l'égoïsme sécuritaire de la propriété privée,
alors que ce pouvoir piège volontairement les quartiers difficiles en ghettos de violence contre lesquels instrumentaliser la peur sociale,
et qu'il retire tout moyens financiers aux associations de terrain,
l'éradication autoritaire de toute forme de solutions spontanées, de toute alternative au mode d'habiter soumis au dictat spéculatif du marché immobilier,
constitue une mesure radicale extrêmement grave qui,
en éliminant toute forme d'inventivité populaire ainsi que toute visibilité des catégories sociales les plus exposées,
viole et bafoue les droits et les constitutions républicaines et européennes,
mais bouche aussi tout appel d'air et toute issue aux conflits environnementaux et sociaux..
Les députés qui doivent examiner cette loi à l'assemblée doivent en saisir l'enjeu dramatique.
C'est pourquoi nous appelons à des mobilisations partout en France avec notre symbole de la dernière extrémité, un parapluie rouge, pour montrer notre refus de participer à la grave escalade répressive en train d'annihiler tous efforts démocratiques vers une société juste, solidaire et fraternelle.
Un toit, pas de loi!
Attention! Les discussions sur ce projet de loi débutent le 23 Novembre!
Avec nos parapluies rouges,
refusons l'article scélérat 32 ter A de LOPPSI 2.
Un atelier parapluie rouge, slogans, peinture, banderolles etc. aura lieu au siège social de CHEYEN la journée du Mardi 16 Novembre, au 37 rue Léon Barry, à Bessèges dans le Gard.
Amenez un parapluie rouge!
voici un lien vers un forum consacré à la lutte anti Loppsi 2.