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YURTAO, la voie de la yourte.
7 septembre 2022

Sabotage du Vivant

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    Ils ont tout envahi, tout pollué.

Tout ce que j’ai donné au début du monde, vierge, foisonnant, ils l’ont accaparé pour le salir et le jeter dans les eaux de mon ventre qu’ils ne cessent de violer. Tout le beau que j’ai créé pour eux à la poubelle. Ils contaminent ce que que j’ai offert, partagé à foison.

La dernière plage où s’étendre sous la suffocation des canicules, ils y sont, à dégainer leurs smartphones de leur maillot. Ils ne voient rien, ni les falaises, ni les milans qui tournoient au-dessus, ni la grue cachée qui pêche dans la dernière flaque que la sécheresse n’a pas encore éventé.

Leur prothèse numérique filme et pense pour eux, plus besoin de réfléchir, plus besoin d’exister.

Même au fond des gorges où il faut franchir des rochers escarpés, ils y sont, braillards, perclus de vacuité, à filmer leur exploit de polluer un endroit sauvage, à rengorger leur vanité devant leurs followers, juste pour que clignotent des pouces levés sur leurs écrans.

Ils avancent là où avant personne n’allait dans ce pays d’où ils s’envolaient en avion décimer d’autres tribus que la leur.

Dans cet encaissement aux parois abruptes et hérissées de rocs en cisaille où s’arrêtent les bruits et les radiations de leur civilisation sans mesure,

a travers la falaise

se réfugient des vivants sensibles

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qui fuient leurs ondes létales.

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Là où aucune route ne mène, là où ça ne passe pas.

Ou ils peuvent tracer des mandalas sur ma peau,

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comme un vaccin de survie.

Mais il leur faut de l’insolite territorial à marchandiser, à mazouter, alors même là, dans ce pays de ploucs rudes qu’ils dédaignaient tant pas si tard qu’hier, ils colonisent et brutalisent ces rivages tranquilles,

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ratissant faune et flore de leurs techno-sciences qui, depuis deux siècles, font semblant de compter les dégâts irrémédiables qu’ils engendrent.

La première chose qu’ils ont hâte d’accomplir avant de sortir leur écogourde et d’enfiler leur combinaison de plongée qui va racler le fond du gourd, c’est d’appuyer sur la gâchette de leur mitraillette pour forcer la connexion.

Ça tire, ça tire fort, les ondes ricochent sur les murailles,

moins ça passe, plus ils insistent,

comment ce rocher compact ose-t’il les défier, résister à leur imbattable supériorité, c’est une offense impardonnable, ils trépignent jusqu’à l’hystérie, exigeant à tue tête une flotte de satellites pour ne plus jamais voir d'étoiles, des explosifs, un bulldozer et une nouvelle antenne 5G, immédiatement, au beau milieu de ce méandre minéral récalcitrant.

Moi qui escomptais que les aliénés se concentrent sur les plages où ça passe, je ne décolère pas.

Mes derniers petits humains non contaminés par les machines vivotent cachés dans des antres secrètes,

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je ne veux pas qu’ils les approchent.

Je crains que la tristesse qui m'ensable

femme de sable

dégénère en colère qui se transforme en tsunami. Le sabotage du Vivant par leurs ondes artificielles, juste pour le spectacle d’une Robinsonnade avec quelques tirades moralisatrices sur la réduction de leur empreinte énergétique grâce à leur joli tourisme relocalisé, enflamme mon ventre. J’ai peur que toutes ces inepties exacerbent mes émotions et déclenchent volcans ou tornades. Mais je commence à croire que même avec de bonnes catastrophes, ils n’arrivent plus ni à entendre ni à comprendre les alertes de la Terre. Comprendre qu’il y a des limites.

Dans la vallée à coté, généreusement irradiée, où résonnaient le chœur joyeux de mes grenouilles, il ne reste que des cadavres, et quand par bonheur un de leurs rejetons trouve une survivante, ce n’est plus qu’un monstre difforme, anencéphale et nécrosé. (*) Mais ils ne comprennent toujours pas. Les poissons en plastique vomis par l’industrie leur suffisent,

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les bêtes empaillées, au moins ça bouge pas.

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Même ici, où les forêts brûlent par leurs mégots et les étincelles de leurs moteurs, il faut qu’ils emprisonnent tout ce qui vit dans leur geôle machinique, tout ça juste pour changer de poster sur les murs de leur prison.

Je n’accepte pas. Je ne peux plus accepter cette pollution, cette destruction, cette arrogance, cette colonisation dictatoriale jusqu’où personne n’habite que les derniers survivants sauvages.

Ça ne leur suffit pas de perforer le crane de leurs bébés pour les décérébrer avant qu’ils découvrent qu’on peut vivre autrement, vivre sans bousiller le manteau de verdure que j’ai étalé sur leurs épaules et sous leurs pieds. Ils dressent leur descendance leucémique à n’attendre que la prochaine montre et bouée connectées étanches qui dégommeront tous les poissons qui n’ont pas crevé par manque d’eau. Plus besoin de canaliser le Vivant vers des camps de la mort puisque la planète entière, sous les antennes-miradors criblant le paysage, devient un camp d’extermination, un gigantesque four micro-ondes où grille une masse informe de cervelles en lambeaux.

J’ai encaissé qu’ils prennent les villes, les vallées et les villages, les routes et les champs, après tout c’est eux qui ont inventé tout ça, ça aurait pu marcher s’ils avaient su ne pas trop s’étaler, mais je n’accepte pas le hold-up des montagnes, des rivières, des mers et du ciel.

Ils incendient mes forêts, tarissent mes fleuves, plastifient mes océans, électrifient le moindre brin d’herbe jusqu’aux étoiles, extraient mon or et mon énergie non pour l’offrir aux pauvres mais pour entasser et satisfaire leur suffisance, saccageant tout ce qu’ils approchent.

Eux dont les ancêtres ont créé des lieux sacrés tant qu’ils m’honoraient, Mère nature qui les ai porté et façonné de chair ; eux dont les aïeux respectaient encore les dieux des fontaines et des sources, ils contaminent désormais l’ultime petite chapelle, le dernier ermitage, les lieux de silence terminaux où vibreraient encore quelques neurones libres. Ils souillent avec acharnement et désinvolture tapis de prière et autels devant lesquels le recueillement des derniers des Mohicans, des ultimes sorcières et des authentiques chamans n’est plus qu’affolement pour forger une stratégie de défense contre l’intoxication totale.

Je suis leur mère, je les ai encore dans mes tripes,

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et je sais bien qu’il faut un jour partir de la maison pour devenir grand,

mais pourquoi faut-il aussi détruire ce qu’on quitte ?

Ne peut-on grandir sans inflation, sans tout voler aux autres ?

Et pourquoi quitter un foyer vibrant d’une multitude d’espèces vivantes différentes où pourrait régner une fraternité joyeuse, pour un bolide sans fenêtres où tout est pareil et où c’est chacun pour soi ?

 

*   *   *   *   *   *  *   *   *   *   *   *   *   *   *

* Extraits de « L’arc en ciel invisible. L’histoire de l’électricité et de la vie » d’Arthur Firstenberg.

( Livre trés sourcé à lire absolument)

«  Ce qui a rendu les scientifiques si perplexes ce n’est pas seulement la disparition de toute une classe très ancienne d’animaux « les amphibiens », mais aussi le fait qu’ils disparaissent dans des environnements vierges et isolés que l’on pensait non pollués. Les écologistes, pour la plupart, comme le reste de l’humanité moderne, ont un terrible angle mort : ils ne reconnaissent pas les rayonnements électromagnétiques comme un facteur environnemental, et ils sont à l’aise pour placer des lignes électriques, des antennes relais téléphoniques, des stations radars au milieu des endroits montagneux les plus reculés et les plus vierges, sans jamais comprendre qu’ils polluent intensément ces environnements….

C’était plus qu’une coïncidence que les rapports au sujet d’amphibiens difformes provenaient de zones populaires de vacances au bord des lacs, dont on était quasi certains que des stations de téléphonie cellulaire y avaient été construites en 1996….

* * * * * *

En 2009, Alfonso Balmori, ( biologiste de la vie sauvage) pendant deux mois, s’est occupé de deux bassins presque identiques de têtards de grenouille commune, qu’il a installé sur la terrasse d’un appartement du cinquième étage à Valladolid. A cent quarante mètres de là, sur le toit d’un immeuble de huit étages se trouvaient quatre antennes relais de téléphonie cellulaire qui irradiaient le quartier. La seule différence entre les deux aquariums de têtards était qu’une couche de tissu fin était drapée autour de l’un d’eux. Le tissu de fibres métalliques permettant le passage de l’air et de la lumière empêchait les ondes radio de passer. Les résultats ont été une confirmation choquante de ce qui se passait dans le reste du monde : en deux mois, le taux de mortalité était de 90 % dans le réservoir exposé, et seulement 4 % dans le réservoir blindé. Presque tous les têtards exposés, dans la même mesure que tous les résidents de l’immeuble, ont nagé de manière incoordonnée, ont montré peu d’intérêt pour la nourriture et sont morts au bout de six semaines…

A la fin des années 90, des chercheurs de Moscou avaient testé ce genre d’effets dans un autre laboratoire urbain, en utilisant un autre appareil que nous considérons tous comme naturel. Ils ont exposé des embryons de grenouille et des têtards en développement à une ordinateur personnel ordinaire. Les grenouilles ainsi engendrées présentaient de graves malformations, dont l’anencéphalie (absence de cerveau), l’absence de cœur, l’absence de membres, la nécrose de la queue, et d’autres difformités incompatibles avec la survie. »

Page 383 cité par AF : « Parfois, dit Alfonso Balmori, je compare ce qui se passe à un rituel de suicide collectif au ralenti. Je ne sais quand, mais il viendra un jour où la société se rendra compte du grave problème de la contamination électromagnétique et de ses effets dangereux sur les moineaux, les grenouilles, les abeilles, les arbres et tous les autres êtres vivants, y compris nous-même. »

Page 385, AF : « Combien de personnes conscientes faudrait-il pour faire cesser cette destruction ? Combien en faudra-t-il pour que les gens se sentent assez forts pour dire « Votre téléphone portable me tue » au lieu de « Je suis sensible à l’électricité » ?

 

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Commentaires
J
Magnifique !!!!
Répondre
G
Il n'y a pas une contagion mais une irradiation.<br /> <br /> <br /> <br /> https://odysee.com/@laquintacolumnainternational:7/Il-n'y-a-pas-de-contagion-par-les-personnes-vaccin%C3%A9es-C'est-l'irradiation:2
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YURTAO, la voie de la yourte.
YURTAO, la voie de la yourte.

Fabriquer et habiter sa yourte, s'engager et inventer un nouvel art de vivre. Vivre le beau et le simple dans la nature.
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