Le navet rouge
Tout le monde veut le navet rouge que personne ne peut s’accaparer.
Ce n’est pas une pierre précieuse, un champignon rare, une plante psychédélique ou un médicament révolutionnaire, quoique sa fonction métaphorique y ressemble.
C’est un simple légume, une racine qui a enflé de suc et de sève dans un humus fécond, un navet commun à part sa couleur extraordinaire qui évoque le sang et le feu mêlés.
Un navet biologique pas maltraité.
Tel que je l’ai déniché, ce primeur pas périssable est un trésor qu’on a tous besoin, aussi indispensable et rond que nos cellules. Mais, bien qu’il voisine avec les lombrics, ces vers qui font respirer la terre, il ne se mange pas avec les dents, vu qu’il est un symbole.
Il surgit dans les ténèbres psychiques où il nourrit la vie intérieure.
Le navet rouge pousse dans la terre du fond de l’âme, de là où s’élance la vitalité.
C’est une sorte de navet alchimique, une radicelle archétypique. Qui a des pouvoirs secrets. C’est pourquoi tout le monde en veut sans savoir ni sa forme, ni son goût ni son apparence, juste qu’il est comme un sein nourricier intarissable, qui transforme le quotidien en ferveur. On ne le récolte pas, il est incandescent, insaisissable.
Il arrive que ma main jette des traits vivaces sur le papier, ce qui parfois révèle des trucs enfouis. Après j’y accroche des êtres avec mes crayons de couleurs et mon encre, le plus souvent des vivants au soma pas très déterminé, des êtres imaginaires qui surgissent sous ma plume quand je n’ai plus de mots. Je ne sais pas dessiner mais il y a toujours quelque chose qui veut sortir et qui finit par s’épancher. Cette fois, sans que je creuse ni ne déterre, c’est le navet rouge qui est apparu, manifestant une vie souterraine qui le plus souvent nous échappe. Une vie essentielle mais cachée.
Alors j’ai su qu’il me restait assez de force pour continuer.
Flux et fric
Je suis pas sur Facebook ni sur Instagram ni sur Tiktok, j’ai pas Whatsapp, ni Skipe, ni Snapchat ou je sais pas quoi d’autre qui fait loi dans les foyers, je ponds pas des tweets percutants, des phrases et des images compressées pour résumer ma vie, c’est pas les algorithmes qui décident de ce que je dois penser ou consommer,
puisque j’ai pas de portable, de mobile, de smartphone, d’iphone, de tablette, de montre connectée, ni de capteurs implantés sous ma perruque, j’ai pas d’applications ni de QR code ni de bluetooth, d’ailleurs je sais même pas ce que c’est, mais il semble que c’est à cause de tous ces trucs techno-sociaux que j’ai pas, qui, paraît-il, font du lien entre les gens, que j’existe pas.
Quand je sors de ma yourte, je ne vois plus jamais des gens marcher le nez en l’air, heureux de se promener et de prendre le pouls du monde.
Je vois des robots pressés tirés par un fil invisible comme des marionnettes, plongés dans leur cage numérique à envoyer des vidéos, à tilter dans des jeux aléatoires manipulant à leur insu leur dopamine pour plomber toute velléité de décrochage.
On dirait des automates qui avancent sur le macadam incapables de sonder l’abîme en dedans d’eux et encore moins celui les autres où palpiterait ce qu’antan on nommait l’âme, on dirait des sortes des mânes dépersonnalisées s’agitant sur des circuits fermés, plombés. Inhabités d’eux-mêmes, ils acceptent sans sourciller la surveillance de masse qui les réduit à des données à exploiter, parce qu’ils n’ont rien à cacher, ne s’appartenant déjà plus.
Ils croient qu’en multipliant leurs identités et leurs logiciels, ils gagnent en liberté, peuvent franchir toutes les limites, mais plus ils se dédoublent, se divisent en morceaux, plus ils ressemblent à des cellules malignes, alors je leur donne pas long feu pour planter.
Le fonctionnement du Vivant complètement scanné, c’est très bien, mais quand on charcute une souris, un singe ou un insecte pour voir comment il marche, à la fin, le cobaye est mort. Et les cobayes, là, c’est nous. Pas grave, le mode d’emploi archivé à la place du cœur justifie qu’on a plus besoin de sauver la planète puisque nos scientifiques vont en fabriquer une autre.
J’ai même vu des mamans ne jamais regarder leurs petits.
C’est terrifiant ce qu’ils font à leurs enfants, à les abandonner aux machines, aux spécialistes du démembrement, aux martellements incessants d’ondes toxiques, à des images saturées, non fondées sur le réel, et au rétrécissement du langage. Ceux qui ont réussi à promouvoir la maltraitance généralisée décrètent pourtant que je suis attardée archaïque dépassée réactionnaire et, s’il me vient la nécessité de défendre le vivant, et ça me vient tout le temps, écoterroriste.
Les derniers qui vont en forêt, au lieu de contempler, de découvrir, ils crient dans leurs téléphones, on les entend jusqu’à l’autre bout de la vallée avancer hors sol tractés par leurs chiens, mais ils ne sont jamais là où sont leurs pieds, encore moins dans leur tête colonisée par les algorithmes où crament à petit feu leurs neurones irradiés.
Ils sont tout le temps ailleurs, leur cervelle à force de bouillir s’évapore en fumée pendant que leur viscères molles surchauffées fomentent leurs cancers. Ils ne font attention à rien, obnubilés par leurs écrans, sans se rendre compte que la vie leur file entre les doigts, complètement siphonnée.
Alors les arbres, évidement, et tous les êtres des bois, ils s’en foutent,
parce que quand on ne prend plus soin de soi, qu’on a plus de vie intérieure, d’intimité, que sa singularité est broyée dans le flux et le fric, alors rencontrer l’altérité et respecter, s’émerveiller des différences devient tout simplement impossible.
Personne me téléphone pour briser ma méditation, et bien que le silence soit interdit, j’aime la profondeur d’être connectée à ce qui reste de nature sans être interrompue, j’aime plonger au fond des choses où personne peut m’accompagner, car prendre des risques existentiels, construire son propre savoir et protéger son intégrité rendent substantiel.le, en symbiose avec la terre maternelle, et c’est là que je puise l’essence du Tao.
Les endroits où je suis sont des lieux un peu secrets, enfoncés, pas trop répertoriés ou pas encore, du moins tant qu’ils n’ont pas planqué de caméras dans les futaies ni dans mon ADN, ce qui ne sauraient tarder pour cause de sécurité et de rentabilité, comme d’hab. Des fonds de vallées, des impasses, des gourds, des boyaux effondrés et des grottes délaissées, où leurs drones me voient pas enfin j’espère, où ça passe pas, où ça sort des radars, ce qui devient de plus plus rare.
Même si c’est de plus en plus difficile de pas être trouvée, de pas être pistée, traquée, je privatise ma vie, mon cœur, mon corps, mes pensées, mes émotions, je veux pas qu’on me les confisque pour en faire du flux et du fric, je me laisse pas muter en processus, en OGM, en statistiques (j’ai pas été recensée parce que j’ai pas de portable) par les faschos-technos-scientos-schizos-génocidaires, je veux pas devenir une machine qu’on décarcasse en pièces détachées à jeter à la poubelle et finir en Bitcoin.
C’est bizarre cette petite prothèse qui paralyse tout le monde, qui me fait si mal à la tête et perdre la parole, étrange et effrayant ce petit rectangle où ils externalisent intelligence, mémoire et bon sens, s’affiliant consentants aux fanatiques du rapt de l’esprit,
c’est bizarre et terrifiant comme ça happe presque tous ceux que je connais, car quand j’arrive à choper quelqu’un dans les yeux, entre stages et spectacles urgents, je vois bien qu’il ou elle est pas là mais dans ses applications, ses alarmes, ses notifications et ses alertes, ses yeux sont vides, néant,
c’est comme un fantôme, quelqu’un de déjà mort qui le sait pas encore.
Alors je me demande dans quelle fosse commune les revenants errants dans le cimetière des cervelles vont-ils finir par entraîner les derniers Vivants ?
« la NSA (services secrets USA) maintenait que dans la mesure où vous aviez déjà « partagé » les données contenues dans votre téléphone avec un « tiers » (votre opérateur téléphonique) vous aviez renoncé à tout droit constitutionnel à la vie privée... » Edward Snowden. « Mémoires vives. »
Un autre soleil, un autre jour
Sous la terre, un autre soleil rayonne.
Ce soleil enfoui envoie des racines en réseau dense pour soutenir la vie.
Sous mes genoux, pendant que je gratte la terre, que j’aplatis des graines, palpite une myriade de fibres infimes prêtes à élancer de nouvelles chairs aux vertes textures vers le ciel.
Bouquets de plantes vivaces, lianes, arbrisseaux, bourgeons et fleurs s’élancent dés la première goutte de pluie après la fin des gelées.
Au bord des chemins et dans la forêt, des arabesques de tiges, des jaillissements de feuilles, de pétales et de clochettes offrent leurs panacées.
Dans mes rêves, un autre jour se lève chaque nuit, un jour caché qui n’appartient qu’à moi, dans le sous-sol de mon âme, où se racontent des alliances magiques.
J’y discerne, quand je ne bouge plus, que je n’interviens plus, comment d’étranges êtres surgis du soleil intérieur viennent me secourir.
Dans les souterrains de la psyché humaine, des remèdes secrets attendent d’être révélés.
Des médicaments naturels répondent au besoin d’un blessé, d’une brisée, d’un.e qui s’est abandonné.e à ne plus rien vouloir. Quand la colère disparaît, lorsque tout se tait, s’oublie enfin l’arrogance de ceux de la surface qui croient tout savoir et tuent.
J’écoute la non-pensée végétale, des chuchotements sibyllins.
Débarquements furtifs et limpides de présences sans paroles.
Qui, soudain, illuminent ma perception.
Dans l’obscurité et la vulnérabilité, je rejoins les mystères que j’ai effleuré de mes genoux dans la journée, l’alchimie réveillée en dessous d’où j’ai tassé mes graines.
Dans la nuit éclate la réponse qu’il me faut.
Le message délivré s’impose, qui remonte comme un noyé sur les flots, un noyé qui me fait plonger pour le sauver.
Un mot illuminé s’impose, un flash dans ma tête.
Un mot inconnu, j’irais chercher au réveil dans le dictionnaire. Ce mot vital s’enfonce en moi, je sais qu’il est une réponse. Je suppute qu’une plante m’ offre son nom et son essence comme une bouée de sauvetage. Une plante veut m’aider, me soigner.
Dans le silence, quand on sait que tout est dévoyé, qu’on attend plus rien, qu’on a baissé sa garde, on peut entendre d’autres somas proposer une alliance vers la bonne direction.
Dans les profondeurs où on est loin du monde,
on retrouve l’univers.
Dessins et collage de Sylvie: crayons de couleur et feutres.
Florilège des bois
Dans le cadre de la fête de la forêt qui se déroulera les 12 & 13 mai prochain à Florac et Barre des Cevennes, un concours photo est organisé sur la thématique "FORÊT et BOIS des CEVENNES, CAUSSES et GARRIGUES".
J'y ai participé.
Acacia enguilandé de vigne rouge
Sculpture naturelle de chataigner
Grumes de bois pas du tout contentes
C'est pas moi qui ai fait cette hutte!
Reflets de forêt dans la rivière
Souche spectaculaire de chataigner.
La hutte blanche: tyges de phytolacas rassemlées en forêt communale de Besseges.
Expression libre dans ma petite forêt.
La terre qui se soulève
Je suis la terre qui soulève,
nous sommes la terre qui se soulève!
Nous sommes "la terre le feu l'eau et les vents", nous dit Edouard Glissant, poète et philosophe du "Tout monde".
Ces méga-éléments vitaux ne peuvent pas être dissous, matraqués, désintégrés. Ou alors nous mourons. C'est pourtant la voie qu'a choisie notre gouvernement : pour défendre le modèle agro-industriel de captation/pollution des terres, de l'eau et de l'air, l'Etat est prêt à tuer, mutiler, estropier, autrement dit à employer ouvertement des techniques de guerre sur des civil.e.s. Le projet de dissolution de l'association du mouvement des soulèvements de la terre relève de ce même registre de répression.
Tout cela n'est pas un banal maintien de l'ordre mais participe d'une stratégie claire de criminalisation des luttes écologiques pour faire perdurer un développement économique insoutenable à tous niveaux. Au moment où le bouleversement des régimes climatiques de la Terre engage les communautés humaines à rediriger de manière pressante l'ensemble de leurs activités, nous ne pouvons plus laisser les entreprises multinationales et les gouvernements continuer à détruire les milieux qui nous nourrissent, dans lesquels nous respirons, nous travaillons, nous nous promenons, nous pensons, nous nous engageons, nous nous aimons. Nous ne pouvons pas non plus laisser les entreprises multinationales et les gouvernements combattre toutes celles et ceux qui dédient leur existence à prendre soin de ces milieux de vie.
Nous soutenons de corps et d'esprit les soulèvements de la terre. Nous continuerons à relayer leurs actions, à y participer. Nous en sommes. De la terre, du feu, de l'eau et des vents. Les soulèvements de la terre sont inarrêtables. Vous le savez et nous le savons. Face au changement climatique, à l'usage disproportionné de la force policière et du droit, ce ne sont plus les informations qui manquent mais le courage de les comprendre et d'agir en conséquence.
Premiers signataires :
Clément Amézieux, traducteur
Manola Antonioli, philosophe
Isabelle Attard, ex-députée
Manon Aubel, réalisatrice
Myriem Auger, sociologue
Geneviève Azam, économiste
Luc Baboulet, architecte
Johan Badour, éditeur
Fabienne Barataud, chercheure en géographie sociale
Sabine Barles, enseignante-chercheure en urbanisme
Natalie Barsacq
Lauren Bastide, journaliste
Rémi Beau, philosophe
Fatima Benomar, militante féministe
Anthony Bernigaud, régisseur son
Vincent Berry
Nathalie Blanc, géographe
Jou Boisseau-Gallez, traducteurice
Max Bondu, artiste
Christophe Bonneuil, historien
Marc Borgers, éditeur
Evelyne Boulongne, porte-parole du MIRAMAP
Youness Bousenna, journaliste
Clara Breteau, enseignante-chercheuse
Noémie Calais, agricultrice et autrice
Jeanne Burgart Goutal, philosophe
Isabelle Cambourakis, éditrice
Alice Carabédian, philosophe
François Charbonnier
Mathilde Chénin, artiste
Armelle Choplin, géographe
Yves Citton, enseignant-chercheur
Gaëlle Cognée, artiste
Maxime Combes, économiste
Antonella Corsani, économiste
Olivier Coutard, chercheur CNRS (études urbaines)
Jean-Baptiste Comby, sociologue
Sylvie Decaux, angliciste
Maud Dégruel, doctorante
Philippe Descola, anthropologue
Nicolas Détrie, urbaniste, Yes We Camp
Margaux Dartevelle, travailleuse de l'art
Sandra Delacourt, Historienne de l'art
Didier Demorcy, réalisateur
Damien Deville, géographe et anthropologue
Cécile Diguet, urbaniste
Matthieu Duperrex, philosophe
Vincent d'Eaubonne
Marc Elie, historien
Rémi Eliçabe, sociologue
Jules Falquet, philosophe
Emmanuel Favre, directeur festival
Mikaël Fauvel, directeur d'une MJC, éducateur populaire
Isabelle Fremeaux, autrice activiste
Caroline Gallez, chercheuse en études urbaines
Valentine de Ganay, écrivain et agricultrice
Olivier Gaudin, enseignant et chercheur
Sylvie Glissant
thomas Golsenne, historien de l’art
Barbara Glowczewski, anthropologue
Julie Gorecki, doctorante à l'université de Berkeley
Amandine Guilbert, sociologue
Bernard Hours anthropologie
Emilie Hache, philosophe
Suzanne Husky, artiste
Aliocha Imhoff, théoricien de
Malcom Ferdinand, chercheur au CNRS
Pascal Georges, formateur
François Jarrige, historien
jay Jordan, artiviste auteur.ice
Laurent Jeanpierre, politiste
Béatrice Josse, curatrice
Céline Larrère,
Christophe Laurens, architecte paysagiste
Jeanne Laurent, artiste chercheuse
Baptiste Lanaspeze, éditeur
David gé Bartoli, auteur
Sophie Gosselin, philosophe
Michel Kokoreff, sociologue
Florence Lazar, artiste
Alice Le Roy, journaliste
Alain Lezongar, journaliste à la retraite
Fanny Lopez, historienne de l'architecture
Jacqueline Lorthiois, socio-économiste
Camille Louis, philosophe et dramaturge
Bernard LOUP, président du CPTG
Michèle LOUP, ancienne conseillère régionale d'IDF
Clovis Maillet, historien
Sébastien Marot, historien de l’architecture
Luisa Marques Dos Santos, Professeure de philosophie.
Jean-Paul Merlin, militant
Germain Meulemans, anthropologue
Rozenn Milin, historienne
Anna-Louise Milne, enseignante chercheuse
Frédérique Mocquet, architecte
Chloé Moglia, artiste, suspensive
Lolita Monga, autrice comédienne
Elisabeth Nicoli, co-présidente de l'Alliance des femmes pour la démocratie
Pascal Nicolas-Le Strat, sociologue
Bichon Nivot, directeur technique
Vincent Nodale, architecte
Laurent Olivier, archéologue
Flaminia Paddeu, géographe
Karine Parrot, enseignante-chercheuse en droit
Lionel Pannetier, administrateur
Luca Pattaroni, sociologue
Julie Perrin, enseignante chercheuse en danse
Hélène Peyrard
Valérie Pihet, chercheure
Joëlle Pitkevicht, retraitée, militante
Marie Pouliquen, autrice
Marion Poussier, photographe
Marie Preston, artiste, enseignante-chercheuse
Geneviève Pruvost, sociologue
Julien Quartier, menuisier
Josep Rafanell i Orra, psychologue
Gianfranco Rebucini, anthropologue
Mathias Rollot, architecte
Sandrine Roudaut, autrice, éditrice
Renaud-Selim Sanli, libraire-éditeur
Raymond Sarti Scénographe
Anne Sauvagnargues, philosophe
Clément Schneider, cinéaste-chercheur
Malte Schwind, metteur en scène
Monique Selim anthropologue
Thierry Segreto, associatif
Delphine Sher
Albane Salleron, artiste
Florent Sebban , porte-parole du MIRAMAP
Manon Soavi, aikidoka et autrice
Isabelle Stengers
Louis Staritzky, sociologue
Vanessa Theodoropoulou, historienne de l’art
Elise Thiébaut, autrice et éditrice
François Thoreau, chercheur
Stéphane Tonnelat, ethnographe
Jean-Louis Tornatore, anthropologue
Christiane Vollaire, philosophe
Benoît Verjat, designer
Christine Villeneuve, co-directrice des éditions Des femmes-Antoinette Fouque
Valeria Volpe, doctorante
Alexis Zimmer, anthropologue
Joelle Zask, philosophe
Suyapa Hammje, éditrice
Etienne de France, artiste
Maud Raffray, activatrice d'égalité des genres
Marion Bernard, philosophe
Benoît Sibille, philosophe
Barbe Sylvie, écoféministe artiste nature
SOULÈVEMENTS DE LA TERRE : UNE MENACE DE DISSOLUTION TRÈS INQUIÉTANTE
https://www.youtube.com/watch?v=IZ3TmNDoDvw&t=760s
A Alès, on se soulève:
Je suis un arbre qui manifeste
MAIS
Le 4C, Collectif Citoyen Cevennes Cèze,
en procédant au comptage définitif
du massacre perpétré en forêt communale de Besseges
a dénombré
653 arbres abatttus illégalement !
NE laissons pas faire!
Forêt de merde
FORET DE MERDE!
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Partout dans les médias et dans les rues, on entend clamer
que le pin, c’est de la merde,
qu’il faut tous les couper parce que c’est inflammable. Il faudrait même les déraciner parce que cette merde repousse comme du chiendent, une vraie plaie. La faute aux incendies, c’est les pins, alors débarrassons nos collines de tous ces résineux proliférants qui propulsent leurs cônes enflammés jusque dans les jardins, après, on sera tranquille.
On tente alors de se rassurer que nous, ici, on a une belle futaie d’acacias, des feuillus qui font barrière au feu. Enfin on l'avait avant qu'ils massacrent tout.
Ils rétorquent si sec que l’acacia, c’est un parasite de merde, que ça envahit tout, qu’il faut tout abattre et tout dessoucher, parce que cette merde repousse comme du chiendent, une vrai plaie…
Je leur explique qu’ici ça stabilise les terrils en étouffant toute reprise incandescente, que les robiniers fertilisent la terre quand leurs feuilles tombent puisque ce sont des légumineuses. Mais non, ils crient que cette merde envahissante prolifère sournoisement et qu’il faut tout abattre pour récupérer les bûches, puis ils écrasent la terre noire pleine de compost avec des engins qui arrachent tout. Un désastre, comme en forêt communale de Besseges où le maire, qui m’a affirmé en 2021 ne rien connaître à la forêt et n’y jamais mettre les pieds, a signé un permis de catastrophe au mépris de toute procédure légale.
Suite à l’incendie de juillet 2022, les 650 hectares des collines au Nord de Besseges sont livrés aux machines pour raser les pins.Tandis qu’est éventré sous nos yeux notre paysage familier, que nos larmes s'épanchent devant ces bois calcinés,
notre colline Sud épargnée par les flammes, où s’étalent les 108 hectares de forêt communale, est étripée par une bande de bûcherons illégaux violents, n’hésitant pas à agresser tous ceux qui osent demander où disparaît le bois.
Les randonneurs, les riverains, les promeneurs, les écoliers, les naturalistes, les amoureux des arbres, les écologistes et tous ceux qu s'inquiètent du climat ont beau se désoler, rien n’arrête le massacre ?
Si, nous, le 4C , le Collectif Citoyen Cévennes Cèze!
Notre Collectif ne supporte plus les dérapages répétés, le hors-la-loi éhonté des autorités locales, et l’anéantissement de notre cadre de vie.
Profitant de la frénésie d’abattage camouflée sous prétexte anti-incendie,
ils emportent dans leurs camions ces merdes d’acacias revendues sous le manteau au prix fort, blanchissant ainsi l’argent soutiré au bien communal.
Ce même jour de 2021 où le maire m’avait accordé un entretien dans son bureau, il avait déploré que faire « gérer » la forêt communale par l’ONF ne lui rapportait rien. Confondant, comme trop souvent, sa propriété personnelle avec la propriété collective, cet ancien banquier avait déjà fait valoir auprès du conseil municipal en Avril 2019 que le produit des coupes de bois engrangé par l’ONF sur Sa forêt devait atterrir non pas dans la poche de ce service public comme c’est habituel, mais dans celle de la Commune. A ce même conseil, il a fait voter la soumission de ces coupes à appels d’offres, comme la loi y oblige. Alors pourquoi s’est-il empressé de détourner la loi et la décision qu’il a lui-même fait voter en attribuant les coupes d’acacias de 2021et 2022 sur territoire communal à un particulier non déclaré massacrant tous les arbres sans aucun contrôle ? Et les emportant par camions entiers pour un profit masqué ? Pourquoi refuse-t’il de présenter aux citoyens les autorisations qu’il a signé et les documents administratifs que la CADA saisie a décrété communicables ?
Nous émettons l’hypothèse qu’outre le gain immédiat de ces coupes sauvages, il s’agit d’ouvrir un accès direct pour tous les bûcherons envoyés voler les bois convoités, dont le produit financier doit tomber dans les bonnes poches.
La dessus, selon le consensus de bistrot où le maire tient ses quartiers, est abruptement affirmé qu’il faut abattre tous les châtaigniers parce qu’ils sont malades.
Sont visés évidement les châtaigniers de la forêt communale sur son versant Nord. C’est vrai, ils souffrent de trois maladies depuis la désertion de ceux qui les cultivaient. C’était l’arbre de la résistance,
le pain du pauvre qui assurait les hivers, que la politique agricole a laissé dépérir en Cévennes pour privilégier les plus grosses exploitations des plaines, au détriment de toute auto-subsistance montagnarde, jugée trop dangereuse par les successifs pouvoirs hégémoniques.
Ils ont implanté des résidences secondaires à la place, vides quasiment toute l’année, histoire d’empêcher toute graine révolutionnaire chez des gens qui auraient envie de se suffire et de s’auto-organiser en complétude avec leur terroir. Des incontrôlables à surveiller, dont quelques survivants réfugiés qui habitent trop près des forêts désormais interdites à la plèbe, des écologistes de merde qui risquent de prévenir de ce qui s’y passe.
Des drones espions capables de scanner entièrement une forêt, qui enferment les forestiers dans des bureaux d’où rien ne leur échappe, sont envoyés débusquer ces engeances suspectes, violant toutes frontières privées. Aucun animal, aucun humain, aucun végétal ne doit échapper aux rayons émis par le laser du système embarqué qui criblent la canopée jusqu’au sol. Ainsi numérisée aux algorithmes et modélisée en 3D, au nom de l’efficacité et de la sécurité pour l’inventaire des bois et des espèces sauvages, le mystère de la forêt et l’intimité de ceux qui y vaquent sont anéantis. Les techniciens déplorent cependant que les résineux fassent obstacles aux lasers qui traversent mieux les feuillus.
Donc on abat les feuillus parce qu’ils sont de meilleure qualité et rentabilité, et on abat les résineux parce qu’ils brûlent trop facilement et qu’ils empêchent la surveillance des vivants au solIl y aura toujours une bonne raison pour tout abattre, c’est imparable.
Ainsi, on rase les pins, les acacias et les châtaigniers, les essences majoritaires de nos Cévennes, tous de la merde.
Leur rêve d’une forêt rasée où foncent les motos cross sur les pistes damées par les bulldozers s’accomplit sous nos yeux. Ils ne pensent que bruit et fureur contre tous ces arbres juste bons à s’enflammer s’ils ne sont pas vite marchandisés en stères. Ils veulent couper et empocher, après eux, le déluge. C’est à peu près comme si un grand malade sous assistance débranchait le respirateur qui le maintient en vie. C’est suicidaire.
Pour diffuser et faire accepter leur politique de gestion militaire, pour se débarrasser de ce qui est naturellement résilient dans nos bois, il faut diffamer gravement le pouvoir de la forêt. Les envahisseurs, ce sont les arbres, les sauveurs, ce sont les aménageurs avec leurs machines géantes et leurs bûcherons hors sol.
Ce qu’ils veulent, en engloutissant l’intuition fraternelle entre humains et sauvages, en reniant l’autonomie salutaire réparatrice des écosystèmes, ce qu’ils veulent du haut de leur arrogance de démiurge, c’est choisir eux-mêmes qui a le droit d’exister sous leur emprise, de la molécule à l’étoile. Le droit de vivre sous leur tutelle idolâtre ne peut être accordé qu’à des plantes et des arbres génétiquement modifiés, alignés, gorgés de produit chimiques arrosés, vidés de leur substance vitale jugée chaotique. Ils s’approprient tout droit génératif en produisant des fantômes végétaux rentables et pas emmerdants, des animaux cernés et prisonniers faciles à abattre à la chaîne, des humains cloués aux écrans.
Ils vomissent la naturalité, et tout ce qui n’a pas besoin d’eux pour aller bien : la forêt naturelle, capable de se régénérer en autarcie, qui vieillit longtemps en enrichissant les milieux, qui s’est toujours bien mieux débrouillé sans eux ; les derniers animaux sauvages, la plupart décrétés nuisibles, qui vivent dans nos ultimes cathédrales de verdure, ces forêts défendues par des écoterroristes rebelles à leur haine du vivant, où ils massacrent chaque année en France entre 30 et 40 millions d’animaux survivants innocents.
Ils refusent d’admettre que l’acacia pionnier prépare le terrain en amendant le sol et offrant une ombre salutaire. Que le pin est l’essence la plus adaptée à une rapide couverture du sol et capable de survivre au réchauffement climatique sous nos températures en déroute. Que le châtaigner dépérit par abandon de sa culture, comme n'importe quel verger non soigné, parce que les jardiniers séculaires ont déserté au profit des mirages industriels et que les jeunes qui veulent reprendre le flambeau en sont empêchés par l’accaparement des nantis.
Comme ils ne font rien pour replanter après la dévastation des pins, des acacias et des châtaigniers, qu’ils recoupent à peine les taillis lignifiés, il ne reste sur les ravinements et l’érosion que le maquis, des buissons rachitiques de genêts et des asphodèles, marqueurs d’un sol dégradé et stérilisé, le minéral à vif.
Se justifiant ainsi de couper toute cette merde, feuillus et résineux, ils ont toujours raison et la nature a toujours tort.
Ils accusent le réchauffement climatique d’appauvrir le sol et provoquer des cataclysmes, ils utilisent les incendies qu’ils ont provoqué pour abattre encore plus, alors qu’ils sont entièrement responsables du désastre.
On se trouve là face à une haine viscérale de la nature, juste bonne à faire du fric en la violant jusqu’à la lie. Après eux, rien ne repousse. Imaginer qu’on peut tout détraquer sans jamais payer la note, prendre sans s’excuser, sans demander pardon, sans compenser, c’est s’exposer à la Nemesis primordiale, la vengeance de la nature. Mais ce sont les plus relégués, les plus pauvres, le peuple de base, la majorité des vivants qui payent le déséquilibre et les dégâts, pas eux. Et nous, doit-on juste pleurer devant cette terre nue, ces collines indécentes, ces pentes martyrisées, ces bois troués, ces versants décapités, que la première tempête va écrouler ?
« Ben tu sais, j’enfouis des glands à chaque balade en forêt, comme ça, y aura des chênes !
- Tu plaisantes, les chênes, c’est de la merde !
- Ah bon ?! C’est l’arbre roi quand même ! Et son bois est génial !
- Oui, mais ça met cent ans à en faire dix centimètres, alors les jeunes chênes, c’est comme si tu suçais les os d’un piaf !
- Tu manges des moineaux ?!
- Ben non , juste je les tire. Tu crois pas que je vais me faire chier à dépiauter des moineaux, ya rien dessus.
- Ben alors, pourquoi tu les tires ?
- C’est mieux que d’aller tirer des cartons à la foire et moins dangereux que les sangliers !
- C’est juste pour le plaisir alors ?
- Ben oui. Ya pas de mal à se faire du bien ! D’ailleurs, c’est dommage qu’on puisse plus les tirer à la sortie de cages d’élevage, là au moins, on peut faire des cartons vivants ! Non, les chênes, c’est de la merde, ça pousse trop lentement, je vais pas récolter quand je serais mort ! Ce qu’il faut, c’est planter massivement du Douglas, ça fait de belles planches en quarante ans, voilà !
- Et y aura plus d’oiseaux.
- Ben si, on va en faire en OGM tiens ! Et autant qu’on en veut !
- Ah bon. Alors, en attendant, si on allait faire un tour dans notre forêt de merde ?
- Pas maintenant, j’ai pas mon fusil ! »
Cet Article paru sur "episode cevenol" là: est
https://episodecevenol.noblogs.org/post/2023/02/05/foret-de-merde/
BON. Alors, pour ceux qui n’ont pas de fusil :
Le 4C, Collectif Citoyen Cévennes Cèze, appelle
à mobilisation citoyenne
à Besseges, Dimanche 5 Février 2023,
pour un pique nique partagé et, à partir de 14H une balade forestière guidée à travers le bois communal, mis en péril et dévasté par des coupes sauvages illégales. Suivi d’un débat sur l’usage citoyen et la préservation écologique des forêts.
Fléchage à partir de l’ancienne gare SNCF de Besseges située à la sortie du premier pont traversant la Cèze direction Genolhac, puis pendre la première route à gauche et monter jusqu’à la centrale électrique. Parking juste avant, puis monter à pied la piste à droite de la Centrale. Journée reportée en cas d’intempéries.
Sur Reporterre:
https://reporterre.net/Bois-de-chauffage-les-vols-augmentent
Sur Mediapart:
https://blogs.mediapart.fr/yurtao/blog/240123/foret-de-merde
Voeux
Sorcières
et de la forêt
célèbrent la nouvelle année
en envoyant plein d'amour aux gentils
même aux méchants
parce que c'est pas vrai
qu'on envoie que des mauvais sorts
on veut juste que les coeurs s'ouvrent
pour qu'ils arrétent de massacrer la forêt.
FORET
Violences misogynes et carnage écologique
Violences misogynes et carnage écologique à Besseges.
Comment le maire sous-traite un trafic de bois illégal en forêt communale.
Merci de diffuser cette alerte largement!
communiqués à diffuser: D_forestation_besseges_communiqu__d_c_22
communiqu__d_forestation_besseges_C4
Avec la crise énergétique et l’augmentation vertigineuse du prix des stères de bois, le rush sur les forêts européennes s’accélère. Et la violence. De nombreux vols de bois ont déjà été répertoriés. La crise provoque un afflux de pratiques illégales sur les forêts, hautement préjudiciables à notre patrimoine naturel, au climat et à la survie humaine, animale et végétale. La déforestation sauvage touche autant les forêts privées que publiques. Partout, des camions entiers de grumes sortent illégalement des forêts pour être revendus au prix fort. Ça concerne autant des grosses entreprises rasant des hectares de chênes centenaires en une nuit, que des magouilles des personnels d’organismes forestiers, que des raids de bûcherons non déclarés qui abandonnent en grand fouillis branches et rémanents, multipliant les risques d’incendie.* (voir liens vols de bois en bas de page)
Dans ce contexte de tensions, l’écoféministe Sylvie Barbe, pionnière des yourtes en France, rédactrice du site Yurtao et auteur du livre « Vivre en yourte, un choix de liberté » (Éditions Yves Michel 2013), électrohypersensible ( EHS) réfugiée en forêt Cévenole, s’est faite agressée sur la voie publique par des bûcherons qui n’ont pu prouver leur légalité.
Elle a été jetée à terre, molestée et insultée par une dizaine de personnes se disant autorisées et protégées par le maire à ouvrir une piste et déforester le bois communal, dont l’accès et les ressources sont normalement soumis à procédures démocratiques légales.
Le Collectif Citoyen Cévennes Cèze (4C) s’est immédiatement mobilisé contre la violence et l’usurpation des voleurs de bois. Il a demandé la communication des autorisations administratives publiques. La mairie a opposé un refus catégorique.
Le maire de Besseges n’a manifestement pas pu prouver avoir satisfait aux obligations réglementaires de consultation et de vote du conseil municipal et de toutes démarches administratives prescrites par la loi, concernant l’abattage des feuillus du domaine communal.
Il a affirmé à un membre du Collectif Citoyen avoir donner autorisation de pratiquer des travaux d’ouverture d’une piste anti-incendie non pas à une entreprise mais à un particulier qu’il paye en nature avec le bois coupé. Or il s’avère sur le terrain que ce particulier assisté d’une dizaine de personnes non déclarées, équipées de tractopelle, camions et plusieurs tronçonneuses, œuvrent en dehors de toutes mesures de sécurité publique, et massacrent les arbres bien loin de la soi-disant piste anti-feu ouverte en plein milieu d’un terril instable. Des camions pleins sortent régulièrement livrer ce bois, à qui ?
Selon la réglementation très précise en la matière, la seule possibilité légale de couper du bois en forêt communale pour un particulier, c’est l’affouage, qui bénéficie d’une réglementation codifiée encadrant le droit des habitants de couper du bois pour leur besoin de chauffage. Ce droit d’affouage qui interdit strictement de revendre le bois doit être spécifié dans le Plan de Gestion de l’ONF et voté et organisé par le conseil municipal, selon des modalités fixées par le Code Forestier en son article L 145-1 et suivants. En l’absence de toute organisation réglementaire, l’attribution de toute coupe de bois à un « particulier » est illégale. Il s’agit d’un droit ancien de résurgence coutumière, très social, réservé aux foyers des familles résidant sur une commune forestière. Un ultime résidu, avec le droit de glanage, du droit d’accès au bois de sa forêt de proximité, du temps où les rois et la noblesse puis les ingénieurs et les aménageurs n’avaient pas encore confisqué bois et gibier à la population.
A ce jour, le maire n’a pas fourni les documents prouvant que l’abattage des arbres a été réalisé dans le respect de la loi et, après premier comptage effectué par les membres du Collectif Citoyen *, nous avons constaté que des centaines d’arbres ont été abattus et débités en bûches sur place pour usage et destination inconnus. La forêt mutilée pleure en vain. Il ne reste qu’un terril dénudé que les prochains épisodes cévenols précipiteront sur le village, comme cela est arrivé lors d’un automne très arrosé au village voisin de Molières-sur-Cèze.
En conséquence, le Collectif Citoyen Cévennes Cèze ( 4C) a envoyé un appel au Préfet, et plusieurs membres du Collectif ont déposé plainte pour vol de bois et déforestation illégale. Sylvie Barbe a, quant à elle, porté plainte pour agression physique. Une procédure administrative est en cours, car non seulement le Maire mais aussi l’ONF ne fournissent pas les documents légaux sollicités. La CADA, Commission d’Accès aux Documents Administratifs, a du être saisie avec l’assistance d’un avocat.
Mais le temps judiciaire n’est pas le temps des tronçonneuses. Les arbres continuent à tomber dans la forêt communale. Pour avoir oser demander sur quelle décision légalement votée se fonde ce massacre et pour se trouver aux premières loges avec vue panoramique sur la dévastation, Sylvie a été menacée par les bûcherons d’incendie de son camp. Ils ont déclaré que des drones espions ont survolé sa propriété et qu’elle allait être virée de chez elle manu militari. Ils orchestrent une campagne de dénigrement et de diffamation dans tout le village en arguant être protégés par le maire, des élus locaux, du Préfet, des gendarmes et de l’ONF. Et l’incendie a bon dos.
Car c’est justement l’incendie qui sert de couverture au maire : celui-ci allègue le grand incendie de Besseges, d’origine criminelle, de Juillet 2022, pour de son propre chef et sans en référer aux lois afférentes à tous projets d’utilité publique, ouvrir en face des collines brûlées, dans les bois du coté épargné du bourg, une piste de débardage en plein milieu d’un crassier. Et de faire abattre un bois de feuillus reconnu pourtant très peu inflammable, sans toucher aux pins. Ces robiniers en fond de vallée constituent une barrière naturelle anti-incendie, mais les prédateurs font beaucoup plus de bénéfices en s’attaquant à une forêt de feuillus bien vivante qu’à une forêt de pins maritimes incendiés. Il s’agit tout bonnement de se servir du prétexte de l’incendie pour ouvrir en grand la forêt communale encore debout à tous les véhicules de bûcheronnage des extracteurs de bois. Les cent dix hectares de cette forêt antérieurement dévastée pendant la période industrielle, trouée de galeries de mines, constituent un jeune biotope en train de se reconstruire. Il nécessite d’être protégé pour repousser librement dans toute sa diversité. Sur l’ancien crassier et le fond de vallée humide et fertile, de nouvelles essences poussent spontanément, enrichissant la biodiversité si précieuse : paulownias, micocouliers, érables, chênes, frênes, arbousiers, fruitiers sauvages, merisiers, bouleaux, robiniers etc, sans compter une multitudes d’arbustes et de lierres qui font la joie d’une riche faune aviaire et animale. Des dizaines de nids ont disparus, les lierres déchiquetés. Anéantis par des bûcherons agressifs s’ appropriant la forêt sans discernement et s’en prenant à toute personne osant questionner la responsabilité de cette catastrophe biologique.
Le prétexte de l’ouverture d’une nouvelle piste contre l’incendie en forêt communale, pourtant déjà largement desservie par une DFCI carrossable qui traverse tout le massif forestier, est en fait une manœuvre pour assurer un accès direct et facilitant à une mine d’or vert à ciel ouvert, la plus grande réserve de bois d’acacias, de châtaigniers et de chênes de la commune, bois très convoité pour usages multiples. Peu importe que cette forêt stabilise le terril sur lequel elle s’enracine et que sa dévastation entraîne de sérieux risques d’éboulements et de glissements de terrain. Les tronçonneuses avancent et rasent sans rendre de compte à quiconque. En particulier le Dimanche, quand les contrôles administratifs ne sont pas mobilisables.
Sylvie est connue pour ses convictions écologiques et son mode de vie frugal. Elle est une des dernières habitantes de la forêt en France car le pouvoir ne veut pas que les gens sortent des villes et des écrans pour découvrir la réalité tangible de l’appropriation de nos ressources communes dilapidées au profit de quelques uns. Ceux qui sur place se mobilisent sont poursuivis et chassés. La forêt appartient aux chasseurs, aux bûcherons, aux ingénieurs aménageurs, à l’industrie de la biomasse et aux forestiers de l’ONF aux abois. Le savoir vernaculaire développé par les ruraux est méprisé, en particulier celui des femmes, expertes en soins par plantes médicinales et en forêt jardinée. L’être humain non enrégimenté dans le totalitarisme de la destruction généralisée devient une cible, et surtout les femmes, plus vulnérables, bien souvent en première ligne pour sauvegarder la subsistance domestique et l’avenir de leurs enfants.
Acculée, par la prolifération toxique des ondes électromagnétiques qui rendent malade, à survivre dans des conditions de vie extrêmement précaires, Sylvie gène ce trafic illégal, mais surtout, son style de vie holistique et sobre semble constituer une insolence insupportable pour les représentants d’un patriarcat en faillite. A l’instar de plus en plus de citoyens saturés de pollution environnementale, elle défend les dernières enclaves de respiration et de contact avec la réalité, là où les arbres résistent en silence. Mais plus le productivisme technocratique étend ses tentacules, plus la course au profit accélère, plus la prédation sur la forêt s’aggrave, et plus les lanceurs d’alerte gênent au point d’être diffamés, attaqués et criminalisés. Sylvie subit d’intenses pressions depuis des années, intrusions, menaces, voies de fait, exactions. La liste incroyable des méfaits contre lesquels elle a du porter plainte est longue car il semble que l’imagination des machos locaux contre une femme libre et engagée soit sans limites. Ainsi que les cécités et surdités volontaires des représentants des forces publiques censées prévenir, empêcher et punir ces diverses exactions. Petit aperçu non exhaustif :
Insultes, médisance et calomnies, menaces et agressions verbales. Encerclements de l’écolieu avec chiens, sécateurs et couteaux, saccage des arbustes et végétaux à coups de bâtons furieux. Intrusion de nuit pour voler des objets et introduire des produits toxiques : empoisonnement des arbres et des haies ; empoisonnement des réserves d'eau par huile de vidange, crottes humaines et animales; épandage de produits toxiques sur le bois de chauffage. Destruction des sculptures, portillons, terrasses, murettes, restanques et murs de soutènement à l’aide de burins, marteaux et barres de fer, parfois oubliés sur place et retrouvés, déposés en vain en gendarmerie. Obstruction des accès par des branches, des poubelles, des gros tas de pierres. Crevaison des pneus etc...
Certes, il est plus facile de signer une pétition pour sauver la forêt amazonienne que de dresser une barrière humaine contre une forêt illégalement massacrée à coté de chez soi. Pourtant, c’est bien ici que s’amorce une nouvelle ruée vers l’or vert par des brigands de tous acabits .
Les écoféministes de terrain qui sont les gardiennes du Vivant souffrent partout sur la planète face aux assauts contre les femmes et la nature. L’Occident n’est pas épargné. Ce n’est plus seulement sous les tropiques que la forêt est en danger, c’est partout. Contre la privatisation, contre l’industrialisation, contre l’enrésinement de nos forêts, contre la razzia sous prétexte économique, contre la prévarication des élus, d’autres gestions douces de nos forêts sont possibles. Et surtout, la forêt est capable de se régénérer seule, si seulement on lui en laisse le temps. Car non, ce ne sont pas nos compteurs qui sont intelligents, ce sont les écosystèmes fournissant l’oxygène à des centaines d’espèces animales (dont l’être humain) et végétales, depuis des milliers d’années, avant que démesure et orgueil civilisationnels sonnent le glas annonçant l’effondrement de la biodiversité.
Le droit d’affouage pourrait être une opportunité pour la population locale non seulement de se chauffer avec une ressource de proximité, mais surtout de reprendre contact avec la nature, de comprendre son rôle primordial dans les écosystèmes et pour l’ensemble du Vivant. Aussi les femmes et les hommes conscients du danger mortel que représente l’abattage inconsidéré des arbres et la disparition galopante des espèces animales et végétales qui y vivent en intime cohabitation, au lieu d’être attaqués, devraient être protégés par la loi. Les peuples premiers ont su nous transmettre une planète en bonne santé mais, par la colonisation des chiffres, la rationalisation du profit concomitants à l’invention de l’électricité et l’extractivisme énergétique qu’elle a inauguré, les casseurs au pouvoir n’ont de cesse de tout bousiller, d’exterminer les derniers protecteurs de notre patrimoine vital. Aujourd’hui s’ajoute à cette constante systémique une sorte de panique des consommateurs largement entretenue par les gouvernants qui négocient encore à la Coop 27 avec des centaines de lobbies dont le seul objectif est de s’approprier le plus possible d’argent et de territoires.
Nous ne défendons pas la forêt,
nous sommes la forêt qui se défend !
Cependant, il ne serait pas adéquat de traiter cette affaire comme un conflit d’intérêts sur l’usage de la forêt. De même que lorsqu’un conjoint violent frappe sa femme, il ne s’agit pas d’un conflit entre deux parties développant des intérêts divergents, mais bien d’une agression pure sur une victime qui subit un véritable état de guerre. Entre la forêt qui se défend et les abatteurs qui la violent en la réduisant à l’état d’objet industriel à consommer, le rapport de force est clair : celui de la domination prédatrice sur des victimes vulnérables qui n’ont rien fait d’autre qu’exister pour focaliser tant de haine. La forêt est en état de siège, celles et ceux qui prennent cause pour elle sont traqués. La forêt est harcelée sans aucune possibilité de défenses, de même que la femme décrétée sorcière qui y vit. Il n’y a donc pas de médiation possible pour une quelconque entente afin de prolonger une relation perverse. Il faut que la loi tranche en protégeant le bien public, afin de garantir l’avenir de notre Terre dont femmes et forêts sont les âmes vives.
Le Collectif 4C demande que les violences contre la forêt et celles et ceux qui y vivent soient stoppées et jugées, qu’un débat démocratique sur les droits d’accès aux ressources de la forêt soit programmé, car la mobilisation pour la forêt offre un formidable terrain pour (re-)faire société. Nous voulons que la forêt soit reconnue non comme une biomasse à exploiter, mais comme un être vivant ayant droit à son intégrité singulière et inviolable.
Dans cette attente, le Collectif Citoyen Cévennes Cèze appelle à occuper pacifiquement la forêt communale de Besseges tous les Dimanche.
Venez promener et pique-niquer dans notre belle forêt !
* liens vers infos sur vols de bois
Si le vol de bois à petite échelle (pour des bûches de bois, par exemple) est relativement fréquent, il peut également se faire à grande – voire très grande – échelle. Et là, on ne parle pas que quelques bûches de bois. Le 15 février 2022, Manuel Bautista, forestier espagnol, a été condamné à 40 000 euros d’amende à titre personnel, et à 18 mois de prison dont 9 mois fermes, pour les vols d’une centaine de chênes et plus de 300 sapins et épicéas en Ariège, dans les Pyrénées, entre novembre 2020 et février 2021. Sa société, quant à elle, a écopé d’une amende de 100 000 euros.
ttps://www.blick.ch/fr/news/monde/a-cause-de-la-crise-energetique-le-nombre-de-vols-de-bois-de-chauffage-senflamme-en-allemagne-id17778532.html
* comptabilité des abattages :
Le Dimanche 4 Décembre 2022 , quatre membres du Collectif Citoyen Cévennes Cèze (4C) ont compté les arbres massacrés en forêt communale de Besseges depuis le 1 octobre 2022 par l’équipe envoyée par le maire de Besseges.
Nous avons relevés 284 souches de robiniers abattus en pleine santé. Aucun pin n’a été touché. Par contre, de nombreux lierres ont été déchiquetés, réduisant à néant une abondante avifaune.
Sur 41 arbres abattus, nous avons relevé les diamètres suivants :
Nombre d'arbres de diamètre – de 12 cm : 6
Nombre d'arbres de diamètre de 12 à 20 cm : 6
Nombre d'arbres de diamètre de 20 à 30 cm : 16
Nombre d'arbres de diamètre + de 30 cm : 13
Sur l’ensemble de la coupe, le plus gros diamètre est de 70 centimètres.
Nous avons estimé une hauteur moyenne des arbres de 10 mètres environ minimum.
Depuis ce jour, les bûcherons sont revenus pour sortir deux camions pleins.
De plus, l’année dernière, une coupe par les mêmes bûcherons a été exécutée le long de la rue Antoine Deparcieux jusqu’à la Centrale électrique : une bonne centaine d’arbres des deux cotés de la route ont été massacrés. Nous attendons toujours la transmission des documents d’autorisation administrative à ce sujet.
Si l’on ajoute les coupes illégales annuelles ayant lieu régulièrement en forêt communale depuis plusieurs années, toujours par le même opérateur, le bilan à ce jour de la déforestation par un particulier s’élève à plusieurs centaines d’arbres extraits hors de tout contrôle.
*** Le Journal de 18h France Culture du 23 Décembre 2022 parle de l'exploitation abusive de la forêt:
* sur Médiapart:
https://blogs.mediapart.fr/yurtao/blog/261222/violences-et-carnage-ecologique-en-cevennes
Peuples racines et peuples plumes
Marishori Samaniego Pascual du peuple Ashaninka:
« Les forestiers illégaux vont toujours plus loin dans la forêt.
Ces gens là considèrent les arbres comme des choses mortes, des objets à exploiter….
Nous les peuples autochtones sommes la partie visible de ce qui reste de la forêt :
nous sommes un bouclier.
Nous savons utiliser les richesses de la Terre Mère en préservant son équilibre.
Nous savons nous en servir sans la violer.
Nous sommes les gardiens de la nature. »
Manuel Vacuna Nieve du peuple Kogi :
« Que se passe-t’il avec les frères blancs ?
Ils arrivent, détruisent les montagnes, les arbres, les rivières,
puis appauvrissent les animaux et les oiseaux qui ne peuvent plus se nourrir
parce que les arbres ont été coupés.
Ils ne savent pas ce qu’ils font. »
Inka Saara Arttijeff du peuple Sami :
« Beaucoup d’entre nous vivent près d’un lac, d’une rivière ou d’une montagne.
Cette proximité avec la nature nous permet de sentir que tout est relié,
que tout a un esprit et que chacun de nous en fait partie.
Cette nature ne nous appartient pas, nous lui appartenons.
Il est donc de notre devoir de la protéger et de la préserver durablement
pour les générations futures.
Personnellement, je communique avec les arbres
et je sais quand la forêt ne va pas bien.
Je le vois et je lesens.
Vivant près d’une forêt, j’ai besoin que celle-ci soit
intacte et en bonne santé. »
Extraits du livre:
"Paroles des peuples racines Plaidoyer pour la terre" de Sabah Rahmani
Vandana Shiva. Pour une désobéissance créatrice :
Féminiser le monde.
« Les femmes vivant en milieu rural, les cueilleuses, les bergères qui glanent le bois sec et puisent l'eau potable du village, ont une connaissance profonde et précise du milieu naturel. N'est-ce pas là une expertise ? Seulement cette compétence élargie ne passe pas par des écrits, des diplômes, et ne semble pas légitime au regard des élites. Aux yeux du plus grand nombre, cette expertise fine n'entre même pas dans le spectre de ce que l'ont appelle connaissance, alors qu'il s'agit de pratiques culturelles et scientifiques élaborées, qui se prolongent également dans les champs : la protection des semences ,ou encore le choix d'une stratégie culturelle, ont longtemps été des domaines réservés aux femmes.
Négliger les multiples compétences des femmes permet de passer sous silence le travail colossal qu'elles effectuent…. Cette implication accrue des femmes relève quasiment d'un instinct lié à leur rôle de mère : elles donnent la vie et la protègent. Ce statut les conduit à vivre dans une perspective de subsistance. : elles donnent la priorité aux nécessités fondamentales de la vie, sécurité alimentaire, protection de la biodiversité, santé, etc. Sur ce point, elles se distinguent des hommes en ce qu'elles préservent la vie, quitte à se sacrifier pour la communauté. C'est ce qui m'a poussé à mettre la notion d'écoféminisme au centre de toutes mes démarches….
Cette orientation altruiste conduit les femmes, au Sud comme au Nord, à favoriser le partage : je crois que cette bienveillance naturelle est inscrite dans leurs gènes. Elles savent intuitivement que leur destin est lié à celui de la nature. Autrefois, les femmes du mouvement Chipko ignoraient la notion d'holisme, mais elles en étaient pourtant profondément imprégnées. Leur mode de vie était une définition vivante de l'écologie holistique : elles considéraient la nature comme un réseau d'interdépendances, un ensemble bien supérieur à la somme de ses parties. De cette vision découlait une humilité et un respect quasi religieux de la nature. Or je crois que toutes les femmes, peu ou prou,sont dotées de cet instinct de protection, de cette clairvoyance mêlée de bienveillance. »
Illustration avec les mandalas attrape-réves et les batons de pouvoir de Sylvie,
mandalas boucliers spirituels tisssés, cousus, arrangés avec les fruits de la terre
contre la destruction généralisée.
Lettre ouverte d'Arthur Firstenberg sur les communications sans fil à la COP 27
Voici un extrait de ce texte si important.
Arthur Firstenberg est Président Cellular Phone Task Force et Auteur de "L'arc en ciel invisible: Une histoire d'électricité et de vie.
Administrateur, Appel international pour arrêter la 5G sur Terre et dans l'espace
Gardien, ECHOEarch.org (End Cellphones Here On Earth)
"En dehors du noyau atomique, il n'existe que deux forces fondamentales dans la nature : la gravité et l'électricité. La force électromagnétique est 1.000.000.000.000.000.000.000.000.000.000, 000 fois plus forte que la force gravitationnelle. Pourtant, une grande partie de la science occidentale prétend qu'elle n'existe pas. Cela a maintenant des conséquences fatales pour la vie sur Terre. Les conséquences pour la vie sont imputées aux micro-organismes. Les conséquences pour l'environnement sont imputées au changement climatique.
Cette conférence s'intéresse à juste titre à l'arrêt de la combustion des combustibles fossiles. Si l'on n'y met pas fin, la Terre deviendra inhabitable. Mais même si l'on y met fin, la Terre ne survivra pas si l'on ne met pas également fin à l'électrosmog mondial - l'électrosmog provenant du nuage sans fil et des satellites. Et l'électrosmog est une urgence encore plus grande que le changement climatique. Nous n'avons que quelques années pour l'arrêter, pas des décennies. En outre, bon nombre des stratégies visant à réduire notre dépendance à l'égard des combustibles fossiles - énergie solaire, énergie éolienne, réseau intelligent, véhicules électriques, autoroutes intelligentes, villes intelligentes, etc. Les méthodes utilisées pour recueillir des informations sur la modification des habitats des animaux - GPS, dispositifs de radiopistage, etc. -- tuent les animaux sauvages au lieu de les sauver.
Voici quelques-uns des faits que les Nations Unies doivent immédiatement reconnaître et prendre en main pour que nos enfants puissent vivre et grandir :
- L'électricité, et aucune autre force, est responsable de la vie. L'étude de l'électricité doit être rétablie en biologie, en chimie et en médecine.
- Les champs électromagnétiques (CEM) interfèrent avec le flux d'électrons dans nos nerfs, nos cerveaux et les pacemakers de nos cœurs. Ce phénomène est à l'origine de l'augmentation considérable de la prévalence de maladies neurologiques telles que le TDAH, la maladie d'Alzheimer, la sclérose en plaques et l'autisme, ainsi que de la forte augmentation de l'incidence des crises cardiaques chez les jeunes.
- Les CEM interfèrent avec le flux d'électrons entre les aliments que nous mangeons et l'oxygène que nous respirons, qui se produit jour et nuit dans les mitochondries de chaque cellule afin de produire l'énergie nécessaire à la vie.
- Cette interférence avec le métabolisme - interférence avec la combustion des sucres, des graisses et des protéines pour produire de l'énergie - a placé tous les êtres vivants dans un état de privation d'oxygène. Cela se produit pour chaque personne, chaque animal, chaque insecte et chaque plante, sans cesse et sans possibilité d'y échapper.
- La capacité réduite de nos cellules à digérer les sucres est appelée diabète.
- La capacité réduite de nos cellules à digérer les graisses provoque leur dépôt dans nos tissus, ce qui entraîne l'obésité. Elles se déposent dans les artères coronaires, ce qui entraîne des maladies cardiaques.
-- La capacité réduite de nos cellules à utiliser l'oxygène que nous respirons les fait basculer dans un métabolisme anaérobie (qui ne consomme pas d'oxygène), ce qui entraîne le cancer.
-- L'augmentation extraordinaire de ces quatre maladies pandémiques - obésité, diabète, maladies cardiaques et cancer - est principalement causée par le rayonnement constant des appareils personnels sans fil et de l'infrastructure mondiale qui les soutient.
- Chez les abeilles, qui ont un métabolisme très élevé, ces interférences sont rapidement mortelles. Le syndrome d'effondrement des colonies est presque entièrement causé par l'électrosmog.
- La diminution de 75 % du nombre d'insectes volants dans les réserves naturelles d'Allemagne et la diminution de 98 à 99 % du nombre d'insectes rampants dans une forêt tropicale de Porto Rico - diminutions qui reflètent ce que l'on appelle globalement "l'apocalypse des insectes" - sont principalement dues à l'énorme augmentation de l'intensité des rayonnements de l'infrastructure mondiale sans fil.
- Les décès massifs sans précédent d'oiseaux nicheurs dans le monde entier au printemps et à l'été 2022 sont dus à l'énorme intensification mondiale de l'infrastructure sans fil qui se produit actuellement sur terre, dans l'espace et dans les océans.
- Les émissions des appareils sans fil sont appelées rayonnement de radiofréquence (RF). En plus de l'interférence générale avec le flux d'électrons dans notre corps qui se produit à partir de toute source de CEM, le rayonnement RF transporte des informations complexes d'un appareil sans fil à l'autre sous la forme de fréquences et de modèles de pulsation. Il transmet les mêmes informations aux cellules de notre corps, interférant et noyant la communication entre nos cellules, et entre notre corps et la Terre.
- Cela interfère avec la reproduction, la croissance, la différenciation, la maturation, la guérison et le fonctionnement normal, et est responsable de la dégradation dramatique de la santé humaine au cours des deux dernières décennies et demie.
- Cette interférence avec la communication interne ne dépend pas de la dose. Même à des niveaux de puissance proches de zéro, il a été démontré que le rayonnement RF modifie les ondes cérébrales et change la structure de l'ADN.
- Chaque appareil sans fil et chaque antenne est responsable de l'électrosmog. Aucun ne peut être utilisé en toute sécurité, pas même en théorie. Ni les tours cellulaires, ni les téléphones portables, ni le WiFi, ni le Bluetooth, ni aucun des 25 appareils sans fil différents que possède aujourd'hui le ménage moyen.
- Les satellites de communication, qui sont maintenant lancés presque tous les deux jours, jusqu'à 54 à la fois, par des gouvernements et des sociétés privées, polluent et modifient massivement l'environnement électromagnétique de la Terre elle-même. Cela dégrade encore plus toute la vie en dessous, car chaque être vivant fait partie du circuit électrique mondial qui circule à tout moment entre le ciel et la Terre.
Il y a aujourd'hui sur Terre 15 milliards de téléphones portables qui émettent des rayonnements RF, ainsi que plus de 6 millions de tours de téléphonie mobile. Au moins 5 000 satellites émettent des rayonnements dans le monde entier depuis l'espace, et au moins 100 000 autres sont prévus et planifiés.
Au nom de mon organisation, des millions de personnes qui soutiennent mon travail, et au nom de l'humanité, de toute la vie et de la Terre, je demande aux Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques de reconnaître l'électrosmog comme l'urgence qu'il représente, et comme un facteur important de la dégradation de la vie qui, jusqu'à présent, a été imputée uniquement au changement climatique. Je demande en outre aux Nations Unies d'ouvrir un débat officiel sur cette menace d'urgence pour toutes les nations et je propose l'élaboration d'un nouveau traité et la création d'une convention sur l'électrosmog. Je propose l'élaboration d'un nouveau traité et l'établissement d'une convention sur l'électrosmog. Moi-même, et les milliers d'experts mondiaux avec lesquels je communique, sommes disponibles pour contribuer à cet effort de quelque manière que ce soit."
Lire le texte en entier :
TECHNOLOGIE SANS FIL ET CHANGEMENT CLIMATIQUE Rapport de la COP 27 Selon Kathleen Burke, assistante du groupe de travail sur les téléphones cellulaires à Sharm El-Sheikh, en Égypte, il faut avoir un téléphone portable à portée de main et allumé presque tout le temps pour...
https://www.robindestoits.org
" Sur les ossements des morts"
Un livre d'Olga Tokarczuk, traduit du Polonais par Margot Carlier, aux Editions Noir sur Blanc.
Critique sur Babelio.
Vous aimez ce livre ? Babelio vous suggère Autres livres de Olga Tokarczuk (14) Voir plus Quelle héroïne célèbre évoluait dans un Paris du début du 20 ème siècle peuplé de "monstres et d'êtres étranges" ?
https://www.babelio.com
J’ai beaucoup apprécié être entraînée dans la tête d’une vieille dame isolée dans un coin perdu, ce genre d’antihéros dont les manies quotidiennes reflètent quelques traits qui me sont étonnamment proches. Par exemple, les imparables montées physiques de colère contre l’injustice.
Son intolérance à la chasse, aux tueries d’êtres vivants, sa compréhension et son amour des animaux et de la nature, sont affirmés envers et contre tous. Le tout étayé par une éthique très personnelle largement basée sur la configuration astrologique des planètes.
Une rébellion profonde s’incarne dans cette narratrice intelligente qui finit par déraper.
Par moments, on se dit qu’elle débloque vraiment, mais son soliloque, sa façon de voir le monde, contrôlés puissamment par les intrications des positions stellaires, restent toujours à la lisière entre normalité et folie. Considérée comme excentrique, la narratrice ne cherche pas l’approbation sociale et poursuit son propre chemin, qui s’avère engagé et singulier.
Finalement, à la fin, c’est assez jubilatoire, parce qu’après avoir été démasquée, elle réussit à échapper à la punition d’avoir éliminé machos et autres imbus de pouvoir, tous meurtriers d’animaux. Le prêche du prêtre basé sur un véritable sermon documenté par l’auteure est une anthologie carnassière de la connerie virile prédatrice. Après l’apologie délirante du curé en faveur des chasseurs, en pleine église, après son appel à la tuerie de masse, s’opère un retournement formidable : le lecteur est persuadé que la folie se trouve là, dans cette arrogance et cette proclamation écocidaire déversée publiquement par un représentant de Dieu. Les catholiques qui absorbent ce discours sans broncher deviennent alors pires, par leur passivité, que ceux qi soutiennent des djihadistes terroristes. Ce qui légitime d’un coup la seule personne lucide, la narratrice dont on a tué les chiennes, qui répond par un esclandre téméraire, totalement incompris, qui la dévoile publiquement. La perversion des tueurs ainsi exposée, le lecteur peut estimer que, par un juste retournement des choses, par justice et révolte du vivant, l’héroïne peut légitimement échapper au jugement des institutions patriarcales. La conclusion devient du coup quasi acceptable moralement, et même si on sait pertinemment que l’auteur nous fait la grâce d’inventer une fiction remarquable, on y trouve une sorte de plaisir comminatoire. Mais ce plaisir est diminué par une prise de conscience de la loufoquerie des extrêmes, où deux polarités finalement se valent dans la violence, sans rien résoudre. Un bal des croyances où chacun semble jouer un rôle assigné.
Voilà donc un roman insolite, où l’insipide devient extravagant, qui mêle les préoccupations domestiques de la petite vie apparemment sans reliefs d’une femme âgée, donc invisible et considérée comme inutile socialement, à un engament politique absolu pour la vie. Ce qui pourrait être pris par tout un chacun.e pour un acte criminel de vengeance personnelle devient un rétablissement de l’ordre cosmique, un acte de justice du vivant, une personnification de l’instinct de vie contre le pathos de mort. En ce sens, on pourrait qualifier aujourd’hui ce roman original d’écoféministe.
Olga.
le long de la rivière
Lueurs d'automne
rouge feu
jaune mandala
jaune fleur
rouge cabane
ROUGE et JAUNE
Grand Mandala de fin d'été
Quand tout semble se déliter,
il est bon de se recentrer au milieu des arbres,
en créant un nouveau mandala en pleine nature.
D'abord juste des aguilles de pins
pour marquer le centre et les frontières,
ce point de commencement du monde
d'où irradie toute manifestation
jusqu"à ce qu'il est possible d'appréhender.
Quelques pierres viennent cadrer le cercle primordial
et s'ébauchent en pommes de pins
les quatre directions.
Puis avec ses feuilles de branches et d'aiguilles de pins,
le quatre, symbole de stabilité terrestre,
devient huit, l'équilibre parfait.
Alors peut s'intégrer le grand périssable,
ici des feuilles de chataigner trés éprouvées par la sécheresse,
devenues précocement blafardes.
Leur agonie éclaire l'intérieur.
Puis je fabrique des boules de fougères séchées
pour representer le système solaire avec ses étoiles, ses planètes
et une couronne d'aiguilles de pin
pour renforcer le centre solaire.
Enfin, quelques feuilles vertes trés éphémères
rappellent la briéveté de nos jours, l'impermanence.
Ainsi se pose une nouvelle fondation spirituelle,
en harmonie avec les éléments.
Sabotage du Vivant
Ils ont tout envahi, tout pollué.
Tout ce que j’ai donné au début du monde, vierge, foisonnant, ils l’ont accaparé pour le salir et le jeter dans les eaux de mon ventre qu’ils ne cessent de violer. Tout le beau que j’ai créé pour eux à la poubelle. Ils contaminent ce que que j’ai offert, partagé à foison.
La dernière plage où s’étendre sous la suffocation des canicules, ils y sont, à dégainer leurs smartphones de leur maillot. Ils ne voient rien, ni les falaises, ni les milans qui tournoient au-dessus, ni la grue cachée qui pêche dans la dernière flaque que la sécheresse n’a pas encore éventé.
Leur prothèse numérique filme et pense pour eux, plus besoin de réfléchir, plus besoin d’exister.
Même au fond des gorges où il faut franchir des rochers escarpés, ils y sont, braillards, perclus de vacuité, à filmer leur exploit de polluer un endroit sauvage, à rengorger leur vanité devant leurs followers, juste pour que clignotent des pouces levés sur leurs écrans.
Ils avancent là où avant personne n’allait dans ce pays d’où ils s’envolaient en avion décimer d’autres tribus que la leur.
Dans cet encaissement aux parois abruptes et hérissées de rocs en cisaille où s’arrêtent les bruits et les radiations de leur civilisation sans mesure,
se réfugient des vivants sensibles
qui fuient leurs ondes létales.
Là où aucune route ne mène, là où ça ne passe pas.
Ou ils peuvent tracer des mandalas sur ma peau,
comme un vaccin de survie.
Mais il leur faut de l’insolite territorial à marchandiser, à mazouter, alors même là, dans ce pays de ploucs rudes qu’ils dédaignaient tant pas si tard qu’hier, ils colonisent et brutalisent ces rivages tranquilles,
ratissant faune et flore de leurs techno-sciences qui, depuis deux siècles, font semblant de compter les dégâts irrémédiables qu’ils engendrent.
La première chose qu’ils ont hâte d’accomplir avant de sortir leur écogourde et d’enfiler leur combinaison de plongée qui va racler le fond du gourd, c’est d’appuyer sur la gâchette de leur mitraillette pour forcer la connexion.
Ça tire, ça tire fort, les ondes ricochent sur les murailles,
moins ça passe, plus ils insistent,
comment ce rocher compact ose-t’il les défier, résister à leur imbattable supériorité, c’est une offense impardonnable, ils trépignent jusqu’à l’hystérie, exigeant à tue tête une flotte de satellites pour ne plus jamais voir d'étoiles, des explosifs, un bulldozer et une nouvelle antenne 5G, immédiatement, au beau milieu de ce méandre minéral récalcitrant.
Moi qui escomptais que les aliénés se concentrent sur les plages où ça passe, je ne décolère pas.
Mes derniers petits humains non contaminés par les machines vivotent cachés dans des antres secrètes,
je ne veux pas qu’ils les approchent.
Je crains que la tristesse qui m'ensable
dégénère en colère qui se transforme en tsunami. Le sabotage du Vivant par leurs ondes artificielles, juste pour le spectacle d’une Robinsonnade avec quelques tirades moralisatrices sur la réduction de leur empreinte énergétique grâce à leur joli tourisme relocalisé, enflamme mon ventre. J’ai peur que toutes ces inepties exacerbent mes émotions et déclenchent volcans ou tornades. Mais je commence à croire que même avec de bonnes catastrophes, ils n’arrivent plus ni à entendre ni à comprendre les alertes de la Terre. Comprendre qu’il y a des limites.
Dans la vallée à coté, généreusement irradiée, où résonnaient le chœur joyeux de mes grenouilles, il ne reste que des cadavres, et quand par bonheur un de leurs rejetons trouve une survivante, ce n’est plus qu’un monstre difforme, anencéphale et nécrosé. (*) Mais ils ne comprennent toujours pas. Les poissons en plastique vomis par l’industrie leur suffisent,
les bêtes empaillées, au moins ça bouge pas.
Même ici, où les forêts brûlent par leurs mégots et les étincelles de leurs moteurs, il faut qu’ils emprisonnent tout ce qui vit dans leur geôle machinique, tout ça juste pour changer de poster sur les murs de leur prison.
Je n’accepte pas. Je ne peux plus accepter cette pollution, cette destruction, cette arrogance, cette colonisation dictatoriale jusqu’où personne n’habite que les derniers survivants sauvages.
Ça ne leur suffit pas de perforer le crane de leurs bébés pour les décérébrer avant qu’ils découvrent qu’on peut vivre autrement, vivre sans bousiller le manteau de verdure que j’ai étalé sur leurs épaules et sous leurs pieds. Ils dressent leur descendance leucémique à n’attendre que la prochaine montre et bouée connectées étanches qui dégommeront tous les poissons qui n’ont pas crevé par manque d’eau. Plus besoin de canaliser le Vivant vers des camps de la mort puisque la planète entière, sous les antennes-miradors criblant le paysage, devient un camp d’extermination, un gigantesque four micro-ondes où grille une masse informe de cervelles en lambeaux.
J’ai encaissé qu’ils prennent les villes, les vallées et les villages, les routes et les champs, après tout c’est eux qui ont inventé tout ça, ça aurait pu marcher s’ils avaient su ne pas trop s’étaler, mais je n’accepte pas le hold-up des montagnes, des rivières, des mers et du ciel.
Ils incendient mes forêts, tarissent mes fleuves, plastifient mes océans, électrifient le moindre brin d’herbe jusqu’aux étoiles, extraient mon or et mon énergie non pour l’offrir aux pauvres mais pour entasser et satisfaire leur suffisance, saccageant tout ce qu’ils approchent.
Eux dont les ancêtres ont créé des lieux sacrés tant qu’ils m’honoraient, Mère nature qui les ai porté et façonné de chair ; eux dont les aïeux respectaient encore les dieux des fontaines et des sources, ils contaminent désormais l’ultime petite chapelle, le dernier ermitage, les lieux de silence terminaux où vibreraient encore quelques neurones libres. Ils souillent avec acharnement et désinvolture tapis de prière et autels devant lesquels le recueillement des derniers des Mohicans, des ultimes sorcières et des authentiques chamans n’est plus qu’affolement pour forger une stratégie de défense contre l’intoxication totale.
Je suis leur mère, je les ai encore dans mes tripes,
et je sais bien qu’il faut un jour partir de la maison pour devenir grand,
mais pourquoi faut-il aussi détruire ce qu’on quitte ?
Ne peut-on grandir sans inflation, sans tout voler aux autres ?
Et pourquoi quitter un foyer vibrant d’une multitude d’espèces vivantes différentes où pourrait régner une fraternité joyeuse, pour un bolide sans fenêtres où tout est pareil et où c’est chacun pour soi ?
* * * * * * * * * * * * * * *
* Extraits de « L’arc en ciel invisible. L’histoire de l’électricité et de la vie » d’Arthur Firstenberg.
( Livre trés sourcé à lire absolument)
« Ce qui a rendu les scientifiques si perplexes ce n’est pas seulement la disparition de toute une classe très ancienne d’animaux « les amphibiens », mais aussi le fait qu’ils disparaissent dans des environnements vierges et isolés que l’on pensait non pollués. Les écologistes, pour la plupart, comme le reste de l’humanité moderne, ont un terrible angle mort : ils ne reconnaissent pas les rayonnements électromagnétiques comme un facteur environnemental, et ils sont à l’aise pour placer des lignes électriques, des antennes relais téléphoniques, des stations radars au milieu des endroits montagneux les plus reculés et les plus vierges, sans jamais comprendre qu’ils polluent intensément ces environnements….
C’était plus qu’une coïncidence que les rapports au sujet d’amphibiens difformes provenaient de zones populaires de vacances au bord des lacs, dont on était quasi certains que des stations de téléphonie cellulaire y avaient été construites en 1996….
* * * * * *
En 2009, Alfonso Balmori, ( biologiste de la vie sauvage) pendant deux mois, s’est occupé de deux bassins presque identiques de têtards de grenouille commune, qu’il a installé sur la terrasse d’un appartement du cinquième étage à Valladolid. A cent quarante mètres de là, sur le toit d’un immeuble de huit étages se trouvaient quatre antennes relais de téléphonie cellulaire qui irradiaient le quartier. La seule différence entre les deux aquariums de têtards était qu’une couche de tissu fin était drapée autour de l’un d’eux. Le tissu de fibres métalliques permettant le passage de l’air et de la lumière empêchait les ondes radio de passer. Les résultats ont été une confirmation choquante de ce qui se passait dans le reste du monde : en deux mois, le taux de mortalité était de 90 % dans le réservoir exposé, et seulement 4 % dans le réservoir blindé. Presque tous les têtards exposés, dans la même mesure que tous les résidents de l’immeuble, ont nagé de manière incoordonnée, ont montré peu d’intérêt pour la nourriture et sont morts au bout de six semaines…
A la fin des années 90, des chercheurs de Moscou avaient testé ce genre d’effets dans un autre laboratoire urbain, en utilisant un autre appareil que nous considérons tous comme naturel. Ils ont exposé des embryons de grenouille et des têtards en développement à une ordinateur personnel ordinaire. Les grenouilles ainsi engendrées présentaient de graves malformations, dont l’anencéphalie (absence de cerveau), l’absence de cœur, l’absence de membres, la nécrose de la queue, et d’autres difformités incompatibles avec la survie. »
Page 383 cité par AF : « Parfois, dit Alfonso Balmori, je compare ce qui se passe à un rituel de suicide collectif au ralenti. Je ne sais quand, mais il viendra un jour où la société se rendra compte du grave problème de la contamination électromagnétique et de ses effets dangereux sur les moineaux, les grenouilles, les abeilles, les arbres et tous les autres êtres vivants, y compris nous-même. »
Page 385, AF : « Combien de personnes conscientes faudrait-il pour faire cesser cette destruction ? Combien en faudra-t-il pour que les gens se sentent assez forts pour dire « Votre téléphone portable me tue » au lieu de « Je suis sensible à l’électricité » ?
Baignade des guêpiers
J'ai marché dans le lit asséché de la rivière,
j'ai sauvé quelques petits poissons coincés dans des vasques
en les transportant dans un trou d'eau moins évaporé,
et je me suis arrétée en plein milieu de la Gagnière
pour observer une volée d'oiseaux plonger dans le dernier bassin.
Je crois que ce sont des guépiers,
mais si quelqu'un s'y connait mieux que moi, merci si vous pouvez les identifier,
MERCI Gilbert!
par leurs cris, leurs ailes rousses en triangle....
En tout cas, je me suis bien régalée de ce bon bain avec eux!
Voici une photo de guêpier de mon ami Gilbert Lacassin :
la chance que tu as
Le gars qui est venu réparer mon toit et que j’ai invité à déjeuner m’a toussé dessus beaucoup pendant que je le servais, pendant qu’on discutait, pendant que je le payais. Et ce gars qui a réparé mon toit a piétiné mes plate-bandes, mes tulipes et mes crocus, et pendant qu’il me postillonnait dessus, j’ai su que ça arrivait et je n’ai rien dit.
Ce gars qui a réparé mon vieux toit a craché sur moi le virus, il m’a dit le lendemain où j’étais alitée sans pouvoir bouger, avec beaucoup de fièvre et le dos rompu, qu’il avait le virus avant de réparer mon toit, et il a rigolé.
C’est là pendant que je souffrais toute seule au fond de mon lit que tu en as profité.
J’ai mis beaucoup beaucoup de temps à comprendre pourquoi tu a eu tant besoin de me faire mal, et pourquoi tu l’as fait quand j’étais toute écorchée au fond de mon lit, enflammée comme une moribonde. Tu es rentrée comme du beurre dans mon cœur en m’accusant d’être un danger public, c’était si cruel que j’ai failli m’étouffer.
Toi qui m’as mise au monde, qui m’as traîné dans tous les cabinets me faire vacciner et amputer de mes défenses naturelles, tu as voulu encore me fourguer en pâture aux labos, alors tu n’as pas pensé à me consoler, juste à m’enfoncer. Toi que je ne peux pas faire autrement que de t’aimer par dessus tout, tu m’as acculé au fond de mon lit, tu m’as claqué comme si j’étais encore à redresser, à reformater, comme si tout ces temps où j’ai vécu sans toi, je n’ai fait que me fourvoyer.
Alors avant de pleurer, j ’ai crié, j’ai crié, mais ça n’a rien fait d’autre que sonder le vide abyssal que tu as creusé entre nous, et dans ce vide, il n’y a pas de fond.
Alors à toi qui m’as donné le jour, toi dont j’ai habité les entrailles, si chaudes, si douces, moi qui ai aussi fait naître de mon ventre une fille, qui suis comme toi une maman, il faut que je te dises une chose, une seule, car ne t’en fais pas, je ne tenterais même pas de te prouver que tu n’as pas forcement raison, et encore moins de t’expliquer sur quoi je tiens, mais je veux te dire une chose, une seule chose que tu ne devrais jamais oublier, car moi, ma fille, elle est morte, alors je suis vraiment désolée que tu ne mesures pas la chance que tu as d’avoir une fille encore vivante.
Courir dans le feu
Tout à coup dans la forêt...
Petite impro au tambour qui s'entend là:
Gros incendie dans mon village à Besseges, la catastrophe!
Le Jeudi 7 Juillet 2022, je me promenais tranquillement dans la rivière à Gagnières,
à cinq kilomètres de chez moi.
Je cherchais des ardoises plates pour y peindre mes mandalas,
et aussi des galets de tuile faciles à percer.
Les pieds dans l’eau ombragée par une végétation luxuriante,
la tête penchée à fouiller les galets, tout à coup,
brutalement, tout est devenu rouge autour de moi.
J’ai enlevé mes lunettes de soleil croyant avoir la berlue et j’ai levé la tête :
le soleil n’était plus qu’une boule rouge et tout le ciel était embrasé.
J’ai su immédiatement qu’un feu venait de commencer à quelques dizaines de mètres de ma position.
Le brasier avec des énormes fumées rouges se dirigeait droit sur moi, avec un vent de nord est.
J’ai laissé tomber tous mes cailloux et j’ai couru.
J’ai alerté une dame qui promenait son chien, et on a rebroussé chemin rapidement vers le cimetière.
C’est seulement là que j’ai pensé à sortir mon appareil photo.
J’ai pris le soleil rouge et je suis revenue à ma voiture.
Je me suis encore arrêtée devant le centre Chrétien de Gagnières
pour tenter de repérer le trajet du feu,
J'ai vu les flammes et j'ai compris que c'était grave.
Alors je suis repartie dare dare à Besseges.
Je savais que c’était très mauvais à cause du vent trop fort,
j’ai vu que le feu se propageait direct vers mon village.
A dix huit heures, le feu est arrivé sur la colline devant chez moi,
de l’autre coté de notre rivière la Cèze.
Tous les voisins, tout le quartier était dehors sous une fumée étouffante
à suivre l'avancée du feu.
https://www.youtube.com/watch?v=NLfDGpyJFO0
On a regardé la catastrophe, impuissants.
Les cendres, des aiguilles de pins cramées,
et même des insectes morts nous tombaient dessus.
Le ciel était noir et le vent dément, avec des bourrasques folles.
https://www.youtube.com/watch?v=NLM6Sbh7raI
Evacuations des maisons, 700 pompiers au front et des escadrons d'avions.
Sirènes hurlantes.
Je m'inquiétais pour mes amis de l'autre coté de la rivière, exactement sous le feu,
avec leurs animaux, les moutons, les anes, qui tentaient de les faire descendre vers la rivière.
On s'inquiétait pour demain, aprés-demain, car quand la nuit est arrivée, le feu n'était toujours pas maitrisé.
Les flammes continuaient à descendre dans la vallée, vers nous.
Et la météo ne prévoit pas de baisse du vent avant plusieurs jours, plus une nouvelle canicule.
L'horreur.
Les pompiers ont dit que le feu ne serait pas éteint avant plusieurs jours....
La préfete du Gard a ordonné de fermer tous les massifs forestiers, trop dangereux.
Toutes les routes traversant une forêt sont interdites. Ouf!
On ne peut plus se permettre la moindre imprudence!
Ce soir, 8 Juillet, le feu n'est toujours pas maitrisé, la fumée persiste,
mais le ciel est plus dégagé et on peut voir les dégats,
toute la forêt brulée, une catastrophe.
A 19H ce jour, le feu reprend juste en face...
« On a une saison très précoce en particulier dans les Cévennes où l’on a des végétations combustibles dignes d’une fin de saison. Voir ces conditions-là de feu, début juillet en Cévennes, ça nous inquiète beaucoup. On ne peut pas présumer de l’évolution de la météo pendant l’été. Toutefois, si elle reste dans la même configuration que celle que l’on a depuis trois semaines, ça va être très difficile. »
dixit le directeur du SDIS (Service départemental d’incendie et de secours), le colonel Jean-Michel Langlais.
Merci à ceux qui m'ont témoigné et me témoignent encore leur soutien pendant cette épreuve.
Je leur dédie ce mandala que je peins sous les cendres, les sirènes et les avions.