L'éco-arnaque du developpement durable.
L'éco-arnaque du "développement durable".
Ce terme mis à mode utilitaire est un oxymore de troisième type ayant pour objectif de manipuler l'opinion.
L'oxymore consiste à accoler un mot de connotation négative, par exemple le mot "guerre", avec un mot qui possède une connotation positive, par exemple "propre".
On obtient ainsi l'ovni inconcevable "guerre propre", pour faire croire qu'une guerre peut ne pas faire couler de sang, ne rien salir, ne rien casser.
Ce type d'oxymore joint deux termes impossibles à représenter ensemble sans proférer un « véritable mensonge. »....(premier type d'oxymore, contradiction de renforcement)
En effet, dire que le développement est durable sous-entend qu'il dure à l'infini, qu'il n'a pas de limites. Comme si nous n'avions pas fait le tour de notre planète, ni de ses ressources, comme si nous étions toujours au Moyen Age en train de contester, contre toute évidence, que la terre est ronde, nous raccrochant à un horizon plat, marche-pied d'un Dieu tout puissant, comme si nous refusions délibérément que tout ici bas soit une matière finie, à commencer par notre propre corps....
C'est une erreur si énorme qu'il est légitime de penser qu'elle soit volontaire.
Bien plus qu'un galvaudage impénitent, ce genre de mensonge est un déni d'humanité.
Dans le meilleur des cas, les personnes qui utilisent ce terme entendent faire accepter aux autres leurs propres barrages obstruant délibérément le flux de la vie, en voulant généraliser une malhonnêteté viscérale, une complaisance entêtée, une lâcheté intellectuelle, et finalement leur trouille de la vie érigée en religion économique.
C'est comme si on voulait faire croire à un enfant que la maladie, la vieillesse et la mort n'existent pas. Comme si on déniait la nature même de la vie, qui est naissance, développement, maturité, corruption, désagrégation, mort et renaissance.
Ce mensonge prend l'enfant pour un idiot, un enfant toujours dans les limbes qui n'aurait aucune prescience de sa nature finie et mortelle, à qui on autoriserait des comportements tout puissants et dévastateurs, le retour du surhomme au-dessus des lois naturelles et de toutes contingences.
Un enfant à qui on ment en lui promettant la vie éternelle sur terre ne peut que développer une angoisse existentielle. De cette angoisse, par un retour instinctif du refoulé, naissent des comportements violents, la recherche impulsive des limites, une forme psychopathologique d'absence d'empathie pour son prochain, qui pourrait constituer une vengeance inconsciente au mensonge de base.
Ensuite, ce terme, tout en utilisant vicieusement un couple de mots contradictoires, ignore délibérément la dualité de tout ce qui existe, en particulier que l'envers de la croissance, c'est la récession, et que loin d'être un phénomène irrationnel ou catastrophique, la récession est une étape normale de la dynamique énergétique de tout ce qui vit.
Mais qui aura enfin le courage de parler des effets positifs de la récession?
Qui aura le courage d'affronter la réalité, qui possède au moins deux versants, et donc de ne pas nier névrotiquement que la croissance infinie et le développement durable sont physiquement, biologiquement, archétypiquement impossibles?
Certainement pas ces petits opportunistes verts ou socialisant qui ne savent plus quoi inventer pour montrer qu'ils sont devenus totalement moraux avec leur produits bios fabriqués dans une entreprise solidaire dans un pays aux abois.....qu'on aide à s'en sortir charitablement bien sûr....
Et encore moins ceux dénoncés depuis plus d'une décennie par nos amies
Agnès Bertrand et Laurence Kalafatidés
dans leur livre « OMC, le pouvoir invisible ».
« Le discours des spécialistes de l'OCDE sur le développement durable relève d'une configuration sémantique qui consiste à asséner des contre vérités avec aplomb.
Des semences génétiquement manipulées et brevetées pour vaincre la famine; la compétition exacerbée pour parvenir à une répartition plus « équitable » des richesses; la privatisation des services d'environnement aux mains de pollueurs pour sauver l'atmosphère!
L'obsession de transformer la nature en devises se déguise désormais en croisade pour sauver la terre!
Le club d'humanitaires écologistes du BASD, groupe d'action mondial des affaires pour le développement durable, organisation auto -proclamée par le monde du business, crée par la chambre de commerce internationale et le conseil mondial des affaires pour le développement durable, s'est choisi comme président le PDG de Shell.
Ce club compte des firmes aussi notoirement écologiques que Monsanto, Cargil, Navartis, Nestlé, Bayer, Vivendi et Suez...
Bienvenue aux souteneurs du développement durable,
vive le business action pour la domination durable! »
A qui sert encore ce mensonge sur le développement durable érigé en ministère d'État??
Certainement pas à ces humains plutôt tranquilles qui ont franchi victorieusement le cap de la castration symbolique.
Ce mensonge, né d'une tentative illusoire, quasi hallucinatoire,
d'un système organisationnel fondé sur l'accumulation,
emmuré dans un déni réactionnaire contre toute remise en question, toute critique et toute transformation, refoulant désespérément sa finitude par la démultiplication matérielle et l'entassement à l'infini, cherche à entrainer l'ensemble de la société dans sa folie des grandeurs.
Le développement durable n'est alors rien d'autre qu'une métastase sournoise du cancer capitaliste en train de se généraliser.
Cette crispation n'est-elle donc pas l'expression lamentable de la résistance ultime d'un agonisant qui n'a jamais voulu regarder sa mort en face?
Et cet agonisant n''est il pas tout simplement ce capitalisme érigé en rempart contre l'évidence d'une planète mesurée où il faudra bien, si l'humanité veut survivre, apprendre à coopérer pour partager l'espace et les ressources?
« La mort tranche et abat grands, petits, jeunes, vieux, pauvres, riches, rois, ducs, comtes, princes, barons, chevaliers, dames, demoiselles, et généralement toutes choses que la nature a créé..... Regardons aux faits d'Alexandre le Grand qui, par armes et force corporelle, fut dit avoir conquis la monarchie du monde et sur tout dominer. Il ne trouva jamais un ennemi, aussi fort fut-il, qui le put vaincre, et toutefois la mort, sans fer ni armes, le vainquit, et si bas, que toute la puissance qu'il avait ne put le préserver ni garder. »
Ars Moriendi, l'art de bien mourir.
« Qui beaucoup s'inquiète de mener son travail à bonne fin pense toujours à la fin dernière." Saint Grégoire.
Mais
le simple fait de dénoncer un mensonge vous fait traiter au
mieux de moraliste, au pire d'intégriste.
Pourtant, accepter un premier mensonge vous entraine dans une chaine d'erreurs.
Accepter et utiliser un mensonge le renforce et vous en rend responsable.
Les mensonges politiques disséminés par les médias et les entreprises sont ceux qui arrangent et confortent leurs intérêts, dans le mépris non seulement de l'altérité, mais de l'honnêteté la plus basique, qualité élémentaire pour donner des bases saines à tout projet politique soutenable.
Maltraiter le peuple à coups de techniques de communication hypocrites, tel que ce genre de détournement pervers de la sémantique, c'est prendre les citoyens pour un troupeau d' oies à gaver pour les manger plus grasses.
Le mensonge, voie la plus sure du fourvoiement, est un écran de fumée noire pour empêcher de dénoncer la prédation généralisée relookée en programme humanitaire, et c'est surtout une stratégie impérialiste d'intoxication et d'éradication de la confiance mutuelle et de la liberté de pensée juste.
Et je ne crois pas du tout, comme Mr Michael Walzer, américain spécialiste d'éthique et de relations internationale que: « L'enjeu de la compétition c'est la survie d'une famille, les soins de santé pour les enfants, une éducation décente, la dignité des personnes âgées. De tels risques ne laissent pas beaucoup de place à la moralité. Car les gens n'agissent décemment que s'ils sont traités décemment » dans son livre « Morale maximale, morale minimale ».
Je crois quant à moi que l'humain se distingue par cette capacité à ne pas rendre coup pour coup, à m'émanciper de la loi du Talion, et à être capable d'actes dignes et courageux face à la barbarie, et ce sans en attendre la moindre louange.
Cette forme de désintéressement est chevillée à la conscience.
Les anonymes qui ont caché des Juifs et des résistants en risquant leur propre vie, sans aucune reconnaissance, lors de la dernière guerre, en sont une preuve flagrante. C'est Dieu merci, une immense lueur d'espoir face à la veulerie qu'on voudrait nous faire croire évidente et naturelle.
Mais cette conscience ne peut agir que s'il lui reste un peu de cerveau en état d'éveil, dans un juste milieu entre misère et abondance, puisqu'en trop d'affres ou trop de confort, elle s'étiole.
Or il semble que la diminution de l'estime de soi, provoquée insidieusement par la crétinisation de masse télévisuelle et ses mensonges repris en boucle sur les écrans mondiaux, intoxique gravement la capacité d'empathie,
la capacité de ne pas faire aux autres ce qu'on ne voudrait pas qu'on nous fasse, qui est quand même, en dehors de toute commande religieuse,
une base principale du vivre ensemble.
C'est
pourquoi les engagés de la liberté se doivent
de ne pas ressembler à ceux qu'ils combattent.
Si ceux là mentent, dites la vérité.
S'ils pratiquent la concurrence, coopérez.
S'ils méprisent les femmes et rejettent les étrangers,
aimez et accueillez.
S'ils volent, donnez. S'ils cassent, réparez.
S'ils n'ont pas de mémoire, n'oubliez pas.
S'ils se cachent, ouvrez et allumez.
S'ils complotent, jetez cartes sur table.
S'ils emprisonnent, libérez.
S'ils tuent, faites grâce.
Et s'ils ne vous écoutent pas, taisez vous.
Il ne s'agit pas ici de morale, mais tout simplement
de la place qu'on laisse à la lumière de l'esprit
pour traverser son cœur et toucher ses profondeurs,
dans lesquelles se cache le joyau de chacun,
ce noyau qui porte la vie,
par la dignité, l'humanité et l'espérance.