Du Zen
Seulement ZAZEN.
Parce que ça ne sert à rien.
Kodo Sawaki. Kodo le Wagabond, grand-père des bouddhistes francophones, maître de Taïsen Deshimaru.
« Si nous ne faisons pas attention, nous autres êtres humains somme emportés par la frénésie de gagner sa vie. Les gens disent toujours qu’ils sont occupés.
A quoi sont-ils occupés ? Seulement à gagner leur croûte.
Les poulets aussi ont toujours l’air occupé à manger.
Mais ils mangent pour être mangés. »
Kosho Uchiyama, principal disciple de Kodo Sawaki.
« Nous n’avons jamais faim, même si nous ne produisons pas un seul grain de riz.
Nous vivons dans des maisons à l’abri des intempéries, même si nous ne sommes pas capables d’abattre un arbre et de le débiter en planches.
Nous portons de bons habits même si nous ne savons pas filer le coton.
Nous avons de la lumière simplement en appuyant sur un bouton et de l’eau en tournant un robinet.
Si l’on compare notre mode de vie actuel avec celui d’un pharaon d’Égypte, nous vivons comme si nous avions des dizaines d’esclaves à notre service.
Pour ressentir à quel point nos vies sont luxueuses, nous pouvons imaginer que nous possédons de nombreux esclaves pour cultiver les céréales et les légumes qui nous nourrissent, construire nos maisons, filer, tisser et confectionner nos vêtements, nous amener de la lumière quand il fait sombre, puiser notre eau de boisson, etc.
Quand vous utilisez un ventilateur, imaginez qu’un bel esclave vous évente.
Quand vous regardez la télévision, faites comme si tous les saltimbanques du pays s’étaient donné rendez-vous et unissaient leurs talents pour vous amuser, vous le roi. C’est amusant de les regarder de haut et de dire : « Votre spectacle m’ennuie. Qui pourrait réellement me distraire ? », et puis changer de chaîne.
Nous devrions, au moins une fois de temps en temps, nous regarder et nous demander si nous méritons vraiment de vivre de manière si confortable. Comment se fait-il que nous vivons dans des conditions si favorables ?
« Nous tous sans exception nous mourrions de faim si on nous lâchait dans la nature.
Et c’est parce que nous flottons sur les nuages de l’organisation sociale que nous pouvons vivre confortablement. Malgré cela, nous nous plaignons constamment.
Si le président d’une entreprise qui a fait construire un grand immeuble pense qu’il a construit l’immeuble, il se trompe lourdement. C’est uniquement parce qu’il est par hasard au somment d’une organisation qui a le pouvoir d’accumuler assez d’argent pour construire un tel immeuble. De lui-même il ne pourrait pas fabriquer, voire porter, un seul des fers à béton utilisés pour armer la construction.
Cela n’empêche pas les gens de se rendre fous à courir après ce pouvoir illusoire dans les nuages de l’organisation sociale. ...
Et enfin quelques paroles de Bouddha.
« Vous devriez savoir que les gens qui ont beaucoup de désirs recherchent voracement la renommée et le profit ; de ce fait, ils éprouvent beaucoup de souffrance et d’angoisse. Ceux qui ont peu de désirs, comme ils ne recherchent rien, sont libres de tels tourments. L’esprit de ceux qui restreignent leurs désirs est paisible, dépourvu de soucis et de peur. Quoi qu’ils aient, ils se sentent toujours bien dotés, et ne connaissent pas le sentiment de manque.
Si vous voulez vous libérer de l’angoisse, vous devriez examiner la connaissance de ce qui est suffisant. Ceux qui connaissent la satisfaction même quand ils dorment à même le sol le considèrent comme confortable et agréable. Ceux qui ne connaissent pas la satisfaction sont mécontents même quand ils dorment dans un palis paradisiaque. Ceux qui connaissent la satisfaction sont riches même s’ils sont pauvres. »
A méditer!